Gerets coupable ?

- - -
Plus que les autres, un joueur a dû ronger son frein en voyant ses coéquipiers buter sur le mur manceau avant-hier (0-0). Après deux bonnes sorties contre Bordeaux (1-0) et à Monaco (1-0) depuis son arrivée à Marseille, Sylvain Wiltord a étrangement pris place sur le banc pendant 75 minutes. Non qualifié pour la Coupe de l’UEFA, l’ancien Rennais ne jouera pourtant pas plus jeudi contre Twente qu’il n’avait joué contre les Néerlandais la semaine précédente. En lieu et place d’un joueur frais, habile dans les espaces réduits, Eric Gerets avait opté pour un duo de convalescents Koné-Niang. Le genre de bizarreries dont le technicien belge est devenu coutumier.
Le cas Ben Arfa mal géré ?
Le cas Hatem Ben Arfa est emblématique de cette gestion floue, voire contre-productive. Après un bon premier tiers de saison, l’ancien Lyonnais ne s’est jamais remis de sa non titularisation contre Paris (2-4) en octobre alors qu’il avait marqué lors des trois journées précédentes. Son refus de rentrer dans les dernières secondes était inacceptable mais il a brisé un lien de confiance que Gerets conserve à des joueurs pas moins blâmables. Alors que Modeste M’Bami avait clamé ses envies de départ au mercato et que Gerets jurait ne plus compter sur lui, le Camerounais n’a pas raté une minute des quatre dernières rencontres de L1.
Un recrutement raté ?
Ronald Zubar, lui, a fait exploser son quota d’erreurs avant de laisser sa place en défense centrale. Un poste qui réclamait du renfort cet hiver pour faire face à la faiblesse qualitative dans ce secteur de jeu et à la fragilité de Julien Rodriguez, blessé dimanche à la cuisse alors qu’il revenait à peine d’une blessure à la cheville. Au lieu de quoi, Marseille a mis toutes ses billes sur Wiltord et un Brandao dont le niveau ne correspond pas (encore ?) aux six à sept millions d’euros déboursés.
Des choix tactiques illisibles ?
Si les voix du marché et des relations humaines sont parfois impénétrables, celles des options tactiques sont plus lisibles. Quoique. A treize étapes de l’arrivée, Gerets cherche toujours la solution miracle. 4-2-3-1 avec ou sans meneur axial, 4-4-2 à plat ou en losange et maintenant 4-3-3, tout y est passe. Symbole de ces atermoiements : le remplacement de Kaboré par Ben Arfa après à peine 30 minutes contre Twente (0-1).
Un physique défaillant ?
Face au Mans, les problèmes de gestion physique ont également sauté aux yeux. A court de rythme, Niang, Koné et Valbuena n’ont jamais pu donner le coup de rein décisif. Le coach de l’OM préfère mettre l’accent sur la malchance de ses troupes et assure mollement que le titre est encore jouable malgré sept points de retard sur Lyon. « Tout est possible même si la situation est de plus en plus délicate, concède-t-il. Il faut un peu de patience. » Jusqu’à quand ?