Gignac refait surface

André-Pierre Gignac - -
Saint-Etienne – Marseille, le 2 octobre 2010 (1-1). But d’André Pierre-Gignac. Le déclic tant attendu pour l’ancien Toulousain, transféré fin août à l’OM contre 16 millions d’euros ? Perdu. Le déplacement des Phocéens à Zilina, le 3 novembre, en Ligue des Champions ? Encore manqué. Gignac inscrit bien un triplé, l’OM écrase bien le club slovaque (7-0) mais « Dédé » ne décolle toujours pas. L’ancienne machine à buter du TFC version 2008-09 et ses 24 réalisations est grippée. Et au vu, à l’époque, des difficultés entrevues dans le jeu par l’international français, rien ne dit qu’elle s’arrêtera de toussoter.
C’était sans compter sur le changement d’année. Les bonnes résolutions qui vont avec. Et un joueur fort d’un tout autre état d’esprit. « Il y a un nouveau Gignac, celui qui a expliqué à l’intersaison qu’il n’avait pas fait tout ce qu’il fallait faire pour être au top » reconnaît l’ancien entraîneur olympien Rolland Courbis. L’étincelle tant attendue arrive enfin. A domicile, comme le joueur le souhaitait et contre Bordeaux (2-1), le club contre qui l’aventure marseillaise a débuté. « Après des moments difficiles, ça va lui donner de la confiance, pressent son entraîneur Didier Deschamps. Marquer et entendre le public scander son nom, ça le récompense des efforts qu'il a faits. Cela doit l'inciter à en faire encore plus pour maintenir son niveau car à l'OM, il faut être performant tous les trois ou quatre jours contrairement à ses anciens clubs. »
Courbis : « Pas de quoi crier victoire »
Le message est reçu cinq sur cinq par Gignac. L’intéressé bisse cette fois, en demi-finale de Coupe de la Ligue contre Auxerre (0-2). Et samedi dernier à Arles-Avignon (1-0). Des buts à chaque fois décisifs. « En ce moment, quand il marque, soit il offre les trois points à son équipe, soit il la qualifie, observe Eric Di Meco. Ce déclic, on l’attendait. Je dis depuis le début qu’il faut lui laisser du temps. C’est un jeune joueur qui jouait la saison dernière dans un club de milieu de tableau. » Gignac devait également digérer l’impact de son transfert, le statut que ce dernier lui conférait ainsi que l’aspect émotionnel, pour lui le Martégal de naissance, de sa venue sur la Canebière.
C’est chose faite. Le joueur tente à nouveau des choses, à l’image de son retourné acrobatique contre l’ACA. Le public a, chose rare, scandé son nom. Mais tout est loin d’être parfait encore. « Il faut impérativement qu’il soit régulier dans la performance et qu’il évite les blessures, insiste Rolland Courbis. Il doit continuer à être décisif. Il est en amélioration mais il n’y a pas de quoi encore crier victoire. Ce qu’il lui faut maintenant, c’est une quinzaine de buts en vingt matches. » Sûr que Gignac ne cracherait pas sur un tel total à l’issue de la saison.