RMC Sport

Gignac, un retour d’enfer

-

- - -

Après une première partie de saison calamiteuse, l’attaquant marseillais, repositionné sur le côté gauche par Didier Deschamps, empile les buts. Un retour fracassant qui arrive à point nommé alors que l’OM est toujours en course pour conserver son titre.

Il faut croire que l’hiver inspire Didier Deschamps. La saison passée, c’est après la trêve hivernale que l’entraîneur marseillais avait modifié ses plans en faisant reculer d’un cran Stéphane Mbia pour l’associer à Souleymane Diawara en défense centrale. Une formule gagnante qui avait permis à l’OM de retrouver sa solidité et de réaliser une deuxième partie de saison fracassante. Cet hiver, « DD » a eu une autre idée. Pour redonner confiance et efficacité à ses attaquants, le coach phocéen a décalé André-Pierre Gignac sur le flanc gauche et replacé Brandao dans l’axe. Pari gagné. Encore. En désaxant l’ancien Toulousain, Deschamps l’a aussi libéré. Son superbe doublé à Sochaux (2-1) samedi l’a encore prouvé. « A moins d’être aveugle, il est évident que Gignac n’est pas un ailier gauche, observe Deschamps. Mais il a une position décalée qui lui permet de bouger et de se retrouver dans l’axe. » Et donc de marquer.

Après une première partie de saison catastrophique (un but en L1), Gignac répond enfin présent. Au point d’emmener l’OM vers un nouveau titre ? « Il peut être un déclencheur, avance Rolland Courbis. En tout cas, je ne vois pas Marseille être à nouveau champion si Gignac n’inscrit pas une quinzaine de buts d’ici la fin de la saison (ndlr : il en totalise cinq). S’il ne se blesse pas, il peut atteindre et dépasser cette barre. »

Courbis : « Il n’a plus le même regard »

Après avoir été impitoyables, les statistiques d’André-Pierre Gignac sont aujourd’hui impressionnantes. L’attaquant phocéen a ainsi inscrit cinq des sept derniers buts de son équipe. Si Didier Deschamps met en avant sa complicité avec Brandao, la métamorphose de Gignac ne s’explique pas uniquement par son repositionnement côté gauche. L’international français a changé : « Il n’a plus le même regard, remarque Courbis. Avant on sentait ce regard ailleurs, angoissé. Maintenant, il doit confirmer. Avec Saint-Etienne, Manchester United, le PSG, Lyon, il y a des possibilités pour rattraper le temps perdu et faire taire des critiques qui étaient justifiées. » Témoin privilégié de ce retour d’enfer, Deschamps note que son joueur a « retrouvé la confiance et fait beaucoup d’efforts. »

Malgré les critiques, l’intéressé, lui, n’a jamais baissé les bras. Bien au contraire. « J’avais dit qu’il y aurait un nouveau Gignac… », a-t-il lâché samedi soir dans les couloirs du stade Bonal. Peu loquace depuis son arrivée à l’OM l’été dernier, Gignac avait fait son mea culpa début janvier. Il en avait aussi profité pour annoncer son come-back : « L’OM est fait pour moi. Il n’est pas possible que je ne réussisse pas ici. J’en suis convaincu. Je vais réussir. Je peux vous dire que dans ma tête je suis costaud. » Il ne s’est peut-être pas trompé.

Aurélien Brossier