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Girard : « Il faudra tenir le coup »

René Girard

René Girard - -

Invité exceptionnel de Coach Courbis, jeudi soir sur RMC, l’entraîneur montpelliérain a évoqué le sprint final, qui pourrait offrir à son club un premier titre de champion de France. Sans langue de bois, comme à son habitude.

René Girard, comment abordez-vous le match décisif de dimanche contre Lille ?

Entre Rennes (victoire 2-0) et Evian (2-2), on vient de passer une semaine assez chargée. Cette semaine, j’ai essayé de préparer très simplement le match contre Lille. On est allé à la Mosson prendre nos repères et nous ressourcer. Les Lillois vont venir ici avec beaucoup de confiance et pour nous faire payer ce qu’on leur a fait là-bas (1-0) mais on sera présent sur le terrain. Lille est une belle machine. Ils pratiquent un bon football, avec des joueurs de qualité. Il faudra un Montpellier très conquérant et très solide.

Allez-vous mettre en place un plan anti-Eden Hazard et Tulio De Melo ?

C’est compliqué de faire un plan anti-Hazard. C’est un garçon tellement agile. Il bouge un petit peu partout. Depuis le début de la saison, on a une force qui nous donne un petit peu raison, c’est le collectif. On va essayer de régler ce problème collectivement. Il ne faut pas avoir peur non plus d’Eden Hazard. C’est un grand joueur et il peut faire à tout moment la différence. Mais si on commence à avoir peur de lui, on part avec un handicap. Il ne faut pas que l’on se stresse à cause de lui. Après, Tulio De Melo apporte une force aérienne que même Moussa Sow (parti cet hier à Fenerbahçe, ndlr) n’avait pas. Il est vraiment très bon de la tête.

Est-ce que, comme votre homologue parisien Carlo Ancelotti, vous pensez que le titre va se jouer à la dernière minute de la dernière journée ?

Ça, c’est Carlo Ancelotti qui le dit. Je crois que l’on pouvait s’attendre à un championnat aussi serré devant, mais c’est aussi vrai derrière. Beaucoup de choses vont se jouer sur les deux dernières journées. On sait que les calculs sont vite faits. L’important, pour nous, c’est vraiment de se concentrer sur le match de Lille. Les Parisiens, eux, vont bien se concentrer sur le match de Rennes. On verra ce qu’il se passera à la dernière journée. Il faudra tenir leur coup.

« C’est mieux de mettre des claques que d’en prendre »

Un mot par rapport sur votre façon de communiquer. Vous employez souvent des mots vulgaires, que ce soit vous ou votre président. L’année prochaine, vous représenterez le football français à l’échelle européenne. Allez-vous faire un effort de communication ?

Dans le Sud, on parle peut être plus mal que dans d’autres régions. Après, je pense que l’on est capable de se tenir. On peut parler normalement sans s’enflammer. Jouer l’Europe va peut-être nous amener à avoir un comportement différent. Mais c’est peut être ça qui fait notre charme aussi.

Vous vous positionnez généralement en victime vis-à-vis des médias et du football français…

Quand ça dérape, on est obligé de se mettre en avant et de protéger son équipe. Ce n’est pas une question d’être parano par rapport aux critiques. La semaine dernière, certains ont dit que Belhanda avait quitté la réunion du président alors que c’était une réunion plus que sympathique. Les journalistes nous ont mis un bordel pas possible alors que c’était complètement faux. Après, on nous a fait passer pour des assassins contre Evian alors qu’on y est pour rien. C’est aux journalistes de réfléchir aussi.

Dernière souci en date, on a appris ce jeudi que Belhanda écopait de trois matches de suspension. Comment avez-vous réagi ?

C’était plus ou moins prévu. C’est mieux de mettre des claques que d’en prendre. Cela reste sévère.

Avez-vous déjà parlé à vos joueurs de la saison prochaine ?

On est en train de regarder les garçons qui vont remonter au niveau du centre de formation et les garçons qui arrivent en fin de contrat dans l’équipe première. Après, on a des garçons comme Olivier Giroud ou Mapou Yanga-Mbiwa qui sont très demandés. Si on perd nos deux joueurs, il faudra essayer de les remplacer. Mais si on prend des joueurs anglais, il leur faudra un temps d’adaptation alors qu’avec des joueurs français, c’est plus facile. On essaye de prendre ce qui nous convient le mieux au niveau du mental et de la mentalité.

Coach Courbis