Girard : « Une belle perf’ d’être encore dans la course avec Paris »

René Girard - -
René, belle victoire ce mardi contre l'OM (1-0) où vous distancez l'un des concurrents au titre...
C’était une belle soirée. Je crois que ce sont aussi des matches révélateurs sur un groupe, sur son état d’esprit. C’est un concurrent direct pour les cinq premières places donc c’était important de gagner ce match pour se donner un matelas un peu plus confortable.
Vous êtes deuxième après 16 journées de Ligue 1. Pensiez-vous pouvoir être à cette place en début de saison ?
Non, les objectifs fixés étaient plus modestes. Au départ, on visait les six premières places. Le bon départ a donné de l’envie et de la grinta à tout le monde. Notre parcours est jusqu’ici exemplaire.
C'est pour l'instant un parcours de champion, comme à l'époque avec Montpellier...
C’est vrai, mais la route reste encore longue. Nous sommes qu’à la 15e journée, il y a encore du travail. Cette année, il y a deux équipes presque hors de portée, le PSG et Monaco. Puis des grosses cylindrées telles que Saint-Etienne et Marseille… Ca va être une rude bataille. Mais on est là, on a 36 points. C’est une belle perf’ d’être encore dans la course avec les Parisiens à ce stade de la compétition. Il ne faut pas se relâcher et, au contraire, toujours rester vigilant. C’est toujours bien de savoir que les adversaires nous craignent un petit peu. Mais comme je l’ai souvent dit, les choses vont tellement vite dans le football qu’il ne faut pas perdre le fil.
On sent cette saison une vraie union dans cette équipe où chaque joueur se bat pour ses partenaires...
Ce qui est fabuleux, c’est que le public se reconnaît dans cette équipe. Il y a une formidable ambiance dans l’enceinte du LOSC. On est une équipe vaillante avec des garçons qui ne lâchent jamais rien et répondent présents. Je crois que l’on s’est adapté aux joueurs et aux groupes que l’on avait. On a mis en place un schéma et l’état d’esprit du groupe qui est de ne jamais lâcher porte ses fruits. J’en ai parlé avec Elie (Baup) avant la rencontre, c’est vrai que notre parcours ressemble à celui de l’OM la saison dernière. Lui aussi avait adapté un système en fonction de son groupe.
Lille s'illustre cette saison davantage par sa solidité offensive que par force offensive...
Je ne dirai pas qu’on ne fait pas du beau jeu aujourd’hui avec Lille. C’est vrai qu’avec Montpellier, on avait eu de la réussite et certainement un peu plus de potentiel offensif. Il ne faut pas oublier qu’on est privé de Ryan Mendes et du petit Ruiz. On manque de réussite. C’est vrai qu’on est un peu moins prolifique, ce qui nous amène sans doute à ne pas débrider les rencontres plus rapidement. On n’a pas marqué autant qu’on le souhaitait. Mais je suis sûr que d’ici la fin de saison, on trouvera quelque chose de plus efficace pour aller au bout de nos actions.
Cela vous vexe-t-il si l'on affirme que Lille est une équipe défensive ?
Vexé non, mais je trouve cela un peu réducteur. On doit être à mi-tableau des meilleures attaques de Ligue 1, à la 7e ou 10e place. Ce n’est pas dramatique. Nous avons un goal average qui est très bon dû aussi à notre solidité défensive. On ne se pose pas trop de questions et les garçons prennent beaucoup de plaisir à évoluer dans cette équipe. Ils le disent, ils le font. On attend juste d’être plus en réussite. Après, tout ce qui se dit, ce n’est pas très grave…
Beaucoup parle en ce moment de Vincent Enyeama, qui se trouve sur une autre planète actuellement...
Heureusement que Vincent est un joueur et un homme exceptionnel. Ne parler que de lui peut être quelque chose qui peut gêner à un moment donné. On finit par penser qu’il n’y a que lui qui joue. Vincent est une plaque essentielle dans notre système. Il fait un début de saison exceptionnelle. Mais, on l’a vu encore mardi dans le vestiaire, il a tenu à remercier tout le monde, les défenseurs, tous ceux qui travaillent pour lui. Il faut veiller à garder un équilibre dans le groupe pour ne pas qu’une seule personne mange les autres. C’est un peu le cas à Paris avec Ibra.
N'avez-vous pas l'impression que, comme à Montpellier il y a deux ans, le parcours du LOSC dérange ?
Déranger, je ne sais pas… Paris et Monaco figurent dans les trois premiers donc on ne peut pas dire qu’on dérange. Certains ne nous attendaient peut-être pas à cette position et nous regardent différemment. Il y a plusieurs sortes de football. Il y a le Barça qui joue à la barcelonaise, l’Atlético qui la joue à la madrilène dans un autre registre. Je pense que tout le monde peut avoir sa place.
Lire aussi : >> Luis : « Lille prend le même chemin que l’OM la saison passée »
>> Enyeama, la muraille du LOSC
>> Lille-OM : La forteresse puis la délivrance