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Gourcuff, les coulisses d’un énième come-back

Yoann Gourcuff

Yoann Gourcuff - AFP

De retour de blessure (sa 13e depuis son arrivée dans le Rhône), Yoann Gourcuff a donné ces derniers jours des signaux encourageants qui lui permettent d’effectuer enfin son retour avec Lyon, ce vendredi face à Monaco à l’occasion de la 5e journée de Ligue 1. Mais il a fallu lui faire « violence ». Explications.

La scène se déroule samedi, en plein cœur de la trêve internationale. Un membre du staff de l’Olympique Lyonnais se dirige vers Yoann Gourcuff. Les yeux dans les yeux, il lui rentre littéralement dedans, l’intime de se faire violence, d’augmenter la cadence et d’aller plus loin dans l’effort. Bref, il tente de provoquer le joueur sans gant et sans ménagement. Son objectif ? Provoquer un déclic dans l’esprit de l’ancien Bordelais. Et tenter une méthode plus franche et directe. Une peu comme celle adoptée par Jean-Louis Gasset chez les Girondins, et qui avait si bien réussi au prodige à l’époque, quand l’adjoint de Laurent Blanc avait compris qu’il fallait le piquer au vif pour en retirer le meilleur.

Celui qui se remet d’une blessure au dos n’a alors qu’une poignée de séances collectives dans les pattes. Et il n’arrive même pas à les enchaîner ! Las, le staff rhodanien soumet donc son joueur à l’épreuve psychologique. Comme un baroud d’honneur pour un joueur en fin de contrat dans neuf mois, dont le talent aura été désespérément effacé par une fragilité sans doute pas que physique (13 blessures depuis son arrivé à Lyon).

On le voit même sourire !

La séance qui suit ce « montage de tête » est une réussite. Le staff pousse même un ouf de soulagement. Yoann Gourcuff enfin rétabli et reconnecté avec ses partenaires ? Les quatre séances qui suivent (une première depuis mai !) semblent le confirmer. On voit même le Breton sourire durant une séance physique éprouvante dans le sable aux côtés de Samuel Umtiti, Mohamed Yattara et Jordan Ferri. Des signaux encourageants qui lui ont permis d’intégrer le groupe d’Hubert Fournier pour le choc contre Monaco ce vendredi soir à Gerland.

Si cette première apparition cette saison (il n’a joué que 25 minutes en amical contre Séville cet été) redonne le sourire au septuple champion de France, l’OL a trop souvent déchanté pour s’emballer à la première éclaircie. Le joueur qui a pris l’habitude de suivre des soins ou des conseils à l’extérieur du club, instaurant un climat forcément malsain avec les différents staffs médicaux autour de Claude Puel, Rémi Garde et maintenant Hubert Fournier, aurait enfin changé ? Après avoir consenti une baisse de salaire de plus de 25%, celui qui mange tout seul à la cantine, trainant derrière lui un mal être qui lui colle à la peau peut-il redevenir le chef d’orchestre rayonnant qui guida les Girondins au titre national en 2009 ? « On espère qu’il va rester longtemps avec nous et qu’il va nous aider le plus longtemps possible, assure Alexandre Lacazette. Après, ce n’est pas nous qui avons les cartes en main… » L’attaquant des Gones a tout résumé.

Aurélien Brossier avec EJ