Grenier : "Ça fait partie de la vie et aussi de mon histoire"

Clément Grenier avec Maxime Gonalons - AFP
Les difficultés durant cette période noire de 237 jours de blessure
« Le plus dur, c’est de ne pas savoir quand on reprend. Psychologiquement, c’est vraiment le plus difficile à gérer. J’étais plein de doutes, j’ai traversé des moments très délicats. C’était vraiment une épreuve difficile mais aujourd’hui, je suis assez content de l’avoir surmontée. J’espère que toutes ses difficultés sont derrière moi une bonne fois pour toutes et que ça me servira pour la suite de ma carrière. »
Une volonté d’arrêter le football
« Il y a des jours où on se le dit. Ça, c’est vraiment difficile à encaisser. Toute de suite, il faut se remettre au boulot, se dire qu’on est encore jeune et qu’on prendra le temps qu’il faut pour revenir au meilleur niveau. Après, il y a eu évidemment des moments de doutes pour ma famille, comme pour moi. Dans ces moments-là, on se dit ‘qu’est-ce que je vais faire ? Mais je reste un compétiteur et j’étais persuadé que ça allait revenir. Ça ne pouvait pas m’échapper comme ça. Il fallait juste du travail, beaucoup de travail. Il y a eu beaucoup d’efforts et beaucoup de sacrifices au quotidien. »
Un mental renforcé après une telle épreuve
« Je ne sais pas si je vois les choses différemment. Je pense que ça va me servir pour la suite. En tout cas, je l’espère. C’était ma première longue blessure et je ne savais pas comment gérer ces moments. Je pense que mon mental m’a beaucoup aidé dans cette épreuve. Grâce à celui-ci et à mon caractère, j’ai pu me surpasser au quotidien pour revenir. Après, on a une vision encore différente après une longue blessure. Quand on est sur le terrain, on ne se rend pas compte de la chance qu’on a. De temps en temps, ça va peut-être me servir pour travailler encore plus et de me dire que je n’ai pas envie de revivre des périodes aussi difficiles. Donc, ça va me forcer à faire le maximum pour, en tout cas, rester sur le terrain sans pépins physiques. Et pour ça, il faut de temps en temps faire des sacrifices. »
Aucun regret sur cette période
« Si j’ai joué, c’est que j’en avais envie, que je me sentais capable de jouer et qu’on était tous d’accord. Au moment où je me suis fait opérer, c’est exactement la même chose. Il y a eu des circonstances qui ont fait qu’il y a eu des moments encore plus difficiles. Ces moments-là, on ne les choisit pas, comme le staphylocoque par exemple. Je n’ai pas choisi de me faire piquer et d’attraper une infection. Après, ça fait partie de la vie et aussi de mon histoire. Plus tard, j’y repenserai et ça sera sûrement des bons souvenirs car on se retrouve dans ces moments. On se dit que ce n’est pas simple tous les jours et qu’il y a des personnes, comme nous, qui vivent de tels moments dans leur quotidien. Ça permet de relativiser un peu. »
Son état de forme avant le derby
« Je me sens bien. Retrouver le terrain et avoir un tel accueil des supporters, ça donne des forces. Je pense que c’est le meilleur médicament possible pour un sportif de haut niveau. Grâce à eux, ça va me donner des forces supplémentaires pour continuer à travailler. Après, on dit qu’il faut presque autant de temps que la durée de la blessure pour revenir à 100%. J’espère que ça ne sera pas le cas parce que ça va être très long. En tout cas, je vais essayer de faire le maximum pour retrouver le rythme. Ce n’est pas simple car le rythme des matches est différent. Avec ce rythme-là et mes moyens physiques, je vais automatiquement retrouver mes moyens techniques. »
Une revanche à prendre face à l’ASSE ?
« C’est un match particulier, on le sait. C’est une petite revanche aussi, après le résultat au match aller (3-0). Donc, il y a beaucoup d’émotions avant ce match et il y aura aussi toutes les émotions qu’il faudra gérer pendant la rencontre. Après, ça sera un match comme les autres car il ne rapportera que trois points. Mais c’est quand même un derby. Cette rivalité est plus particulière entre les supporters qu’entre nous car sur le terrain, ça reste un match de foot. On a toujours la motivation quand on joue un derby. Si on ne l’a pas quand on joue un tel match, il faut arrêter le football. On veut gagner ce derby à Gerland, donc on va faire le maximum pour y parvenir. »
La course au titre
« On ne va pas se cacher jusqu’à la dernière journée. Oui, le titre est jouable. On est devant aujourd’hui, on sait que Paris a un match en moins. On n’a pas le destin entre nos mains, mais en tout cas, on fait le maximum pour retrouver, ce qui était notre objectif du début de saison, une Coupe d’Europe. Voilà, le podium, je pense que ça serait une récompense pour toute notre saison, qui serait aboutie et réussie. Maintenant, on est à six journées de la fin. On va se battre avec nos armes, comme on le fait depuis le début de la saison. Et pourquoi pas, oui, espérer soulever ce trophée. Mais encore une fois, il va falloir jouer six finales et notre destin n’est pas entre nos mains. Donc on va faire le maximum pour qu’on n’ait pas de regrets au terme du championnat. »