Hoarau : « A un moment, ça va péter ! »

Guillaume Hoarau - -
Guillaume, comment allez-vous après votre opération de l'épaule ?
Ça va beaucoup mieux. Il y a deux semaines, quand je suis sorti de l’hôpital, je faisais pitié à voir. C’était la première fois que je me faisais opérer. Ça a été très douloureux. J’ai repris les soins, la rééducation. Je redeviens quelqu’un de normal. Je trouve un peu de mobilité au niveau du bras. Ça faisait un an que je trainais cette blessure. Il fallait y remédier.
Quand espérez-vous reprendre l'entraînement collectif ?
D’ici deux mois. Il va falloir que je reprenne athlétiquement. J’ai subi une greffe osseuse. Donc je ne peux pas me permettre d’aller dans les contacts avant trois mois. Ça va faire long. Mais début décembre, je serai là. Je serai compétitif. L’appétit sera grand.
Quel regard portez-vous sur le début de saison du PSG ?
On a un groupe avec des joueurs qui possèdent des qualités hors norme pour le championnat français. On a l’effectif pour aller au bout. Maintenant, c’est le collectif qu’on cherche à construire. Car c’est lui qui nous fera gagner. Avec les individualités qu’on a, quand la mayonnaise va prendre, ça va faire mal. Il y a des séquences de jeu magnifiques à l’entraînement. On aimerait les revoir en match. Mais il y a pression et pas mal de trucs autour. Les gars veulent bien faire. Tout n’est pas parfait pour l’instant, mais c’est plaisant de voir Paris avec un groupe si étoffé. Dans le passé, on se plaignait parce qu’on manquait de joueurs. Cette année, ce n’est pas le cas. Il ne faut pas s’en plaindre. On a tous le même objectif. C’est ensemble qu’on y arrivera.
Pensez-vous que les ego des uns et des autres puissent amener des tensions au sein du vestiaire ?
Je suis serein par rapport à ça. Le coach guette. Il a déjà anticipé ce moment-là. Nous aussi. Parce qu’avec toutes les recrues, on s’est dit : « Il va y avoir un moment où ça va péter ! ». C’est là qu’il va falloir être costaud. Il ne faut pas écouter ce qu’il se passe autour. On sait qu’on a des mecs avec du tempérament. Mais c’est pareil dans chaque club. A Paris, ça prend plus d’ampleur parce que ça fait beaucoup vendre. Dans toute vie de famille, il y a des embrouilles. Et si on doit s’embrouiller sur le terrain pour gagner, on le fera. Il n’y a pas de problème. Par le passé, je l’ai payé à un moment donné. C’est pour ça que j’ai quand même un rôle à jouer, même si je suis blessé. Je regarde ça de loin. Dès que je sentirai qu’il y a un petit truc, j’essayerai tranquillement de remettre les choses dans l’ordre. Mais il n’y aura pas de bagarre, comme certains aimeraient que ça soit le cas.
« Les gens n'attendant que ça… »
Êtes-vous déjà intervenu à ce sujet cette saison ?
Non. Le coach veille pour l’instant. Au moindre petit écart, il va faire une petite réprimande. Les gestes d’humeur, c’est instinctif. Sur le moment, on pense être le mieux placé. Et si ça ne se passe pas bien, il y a une petite réaction. C’est humain. Le problème, c’est que les gens n’attendent que ça. Surtout ici. On ne peut plus être naturel. C’est comme ça. On va faire attention à cet aspect des choses.
Comment vivez-vous la concurrence en attaque ?
Cette concurrence va faire progresser tout le monde et, j’espère, nous faire gagner. Personne ne pourra jouer tous les matches de la saison. Il faut se tenir prêt. Peu importe le dispositif. Kevin prend un maximum la profondeur, avec l’intelligence de ses appels. Il est le seul à le faire. C’est pour ça qu’on l’a pris. Moi, j’arrive avec d’autres caractéristiques. On est tous dans le même bateau. On va gagner ensemble. Chacun sera utile. Bien sûr, que je vais beaucoup moins jouer que l’année dernière. J’en suis conscient. Mais si je marque plus de buts en moins de matches, je signe tout de suite.