Hollande inflexible, les clubs maintiennent la grève

François Hollande - -
C’était le jour de vérité. Et le verdict a été sans appel. Ce jeudi, les principaux représentants du foot tricolore avaient fait le déplacement à l’Elysée pour une entrevue avec François Hollande, afin d’évoquer la taxe à 75% sur les très hauts revenus. Dans le sillage de Noël Le Graët, le président de la FFF, et Frédéric Thiriez, le président de la LFP, Jean-Pierre Louvel (président de l’UCPF), Jean Michel-Aulas (Lyon), Michel Seydoux (Lille), Vincent Labrune (OM), Jean-Louis Triaud (Bordeaux), Jean-François Fortin (Caen) et Sylvain Kastendeuch (co-président de l’UNFP), ont tenté pendant un peu plus d’une heure de convaincre le chef de l’Etat du risque que le football français encourait avec cet impôt sur les revenus supérieurs à un million d’euros.
Mais l’appel au secours n’a pas été entendu par le président de la République. Comme il l’avait annoncé, le gouvernement s’est montré inflexible au sujet de cette taxe à 75%, une des mesures phares du début de mandat de François Hollande. Dans un communiqué, l’Elysée a tenu à « rappeler les fondements de la taxe exceptionnelle de 75% sur les hautes rémunérations qui s’appliquera, pendant deux ans, à toutes les entreprises concernées. La nécessité de redresser les comptes publics justifie, pleinement, cet effort demandé aux entreprises qui font le choix de verser des rémunérations annuelles d’un tel niveau. Un plafonnement de cette contribution, à hauteur de 5% du chiffre d’affaires, a déjà été prévu dans le projet de loi de finances pour prendre en compte la situation des entreprises de taille moyenne. Les clubs de football rentrent dans cette catégorie. »
Le week-end sans foot maintenu
Les dirigeants français n’ont donc pas obtenu gain de cause. Pas même une des compensations espérées (rétroactivité, retour du droit à l’image). La grève, ou plutôt le week-end sans foot » en Ligue 1 et Ligue 2, est donc maintenu, du 29 novembre au 2 décembre. « On a beaucoup parlé, on a été écouté mais je n’ai pas l’impression qu’on a été entendu, peste Jean-Louis Triaud, le président bordelais, sur BFM TV. Les portes ne sont pas définitivement fermées mais on n’a pas senti d’avancée significative. Donc l’action des clubs de L1 se poursuit. (…) C’est très gentil de nous dire comment on doit gérer nos clubs mais, jusqu’à preuve du contraire, on doit savoir. C’est plutôt à lui d’entendre ce qu’on a à dire et de faire en sorte que l’on obtienne ce que l’on demande depuis plusieurs années. » Visiblement, ce n’est pas gagné.
Au micro de BFM TV, Valérie Fourneyron a pourtant assuré que le dialogue était encore ouvert. Mais uniquement au sein du groupe de travail sur le « football durable », présidé par le député PS Jean Glavany, et dont les dirigeants ne veulent pas entendre parler. « J’ai souhaité depuis plusieurs semaines ouvrir un espace de dialogue et j’espère qu’ils vont le saisir au sein du "groupe Glavany", pour construire un modèle durable du football français. Notre football a plusieurs éléments de fragilité. Il n’y a pas que l’aspect fiscalité, explique la ministre des Sports. On a besoin de réformes beaucoup plus structurelles. Il faut diversifier les recettes de ces clubs professionnels, permettre à d’autres acteurs d’apporter des capitaux et sécuriser les investisseurs publics. On a beaucoup d’enjeux à partager pour porter ensemble la compétitivité du football français. C’est cette démarche de dialogue qui continue de m’animer. »
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