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Homophobie : quid des autres sports collectifs ?

Brittney Griner

Brittney Griner - -

Épinglé par une enquête initiée par l’association Paris Foot Gay, le milieu du football professionnel français se retrouve dans l’œil du cyclone pour son homophobie. Mais comment se positionnent les autres sports collectifs sur ce débat ?

Le meilleur espoir du football français ambassadeur gay d’un équipementier sportif ? Au vu des résultats de l’enquête initiée par l’association Paris Foot Gay, une réponse penchant vers le positif semble, à l’heure actuelle, plutôt improbable. Impossible d’imaginer une Brittney Griner version footballeur masculin français. A 22 ans, la récente numéro 1 de la draft WNBA (équivalent féminin de la NBA), championne NCAA 2012 avec l’université de Baylor et future grande star du basket féminin US, s’affiche ouvertement lesbienne. Et n’hésite pas à en parler avec les journalistes. Mais Griner a surtout cassé une barrière.

Signée par Nike pour être l’une de ses égéries sportives, celle qui va désormais évoluer au Phoenix Mercury va devenir l’ambassadrice représentant la communauté homosexuelle pour la marque à la virgule, qui serait également toujours à la recherche de son pendant masculin. De quoi faire un constat : l’homophobie touche moins le sport collectif féminin. En WNBA, par exemple, elles sont plusieurs à avoir évoqué en public leur homosexualité, à l’image de la star Sheryl Swoopes dès… octobre 2005 (qui a ensuite annoncé, en 2011, ses fiançailles avec… un homme). Moins de tabou chez les femmes, donc. Mais quid des hommes dans le basket, le rugby ou le hand ?

En NBA, Jason Collins vient d’effectuer son coming out, le premier d’un sportif masculin en activité dans les quatre grandes ligues américaines. Si la chose a surpris son ancien coéquipier Kévin Séraphin, les réactions de ses « collègues-adversaires » ont toutes été dans le sens d’un soutien. Témoin cette sortie du légendaire Charles Barkley, désormais consultant pour la chaîne TNT, qui a tenu à dédramatiser une telle annonce : « Nous avons tous eu des coéquipiers homosexuels. Tout le monde a bossé avec des homosexuels et il y en a dans chaque famille. »

« Pas d’a priori négatifs » dans le rugby

Loin, très loin des propos de l’ancienne gloire Tim Hardaway qui, en 2007, avait provoqué un tollé en se déclarant « homophobe » et en insistant sur le fait qu’il n’aurait « pas voulu être avec un gay dans un vestiaire »… Six ans ont passé, la tolérance a gagné du terrain. Dans le basket US comme dans le viril milieu du rugby. « Je crois qu’il n’y pas d’a priori négatifs sur l’homosexualité, en tout cas moi c’est quelque chose qui ne me choque pas, estime Vincent Etcheto, l’entraîneur de Bordeaux-Bègles (Top 14). Ça ne m’est jamais arrivé avec des coéquipiers, des partenaires. Il doit y en avoir, on cherche dans l’équipe qui peut l’être… Non, c’est vrai que ce n’est pas une question que l’on se pose. Cela nous préoccupe pas, ça fait partie de la vie. »

Et Jacques Monclar, consultant basket de la Dream Team RMC Sport, d’appuyer cette notion d’un sport pas si différent des autres milieux : « La caisse de résonance de ce qui se passe avec Jason Collins montre le mal-être et la difficulté de vivre pour les gays. Quand Amélie Mauresmo, une des rares sportives à s’être déclarée pendant qu’elle était en activité, avait fait son coming out, cela avait aussi généré du buzz. Alors, homophobie dans le sport et chez les jeunes des centres de formation, oui. Mais c’est pareil dans les cités, dans les collèges et partout. C’est la société qui est comme ça, je crois. »

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A. H.