Ibrahimovic : « Vous n’allez pas vous débarrasser de moi aussi facilement ! »

Zlatan Ibrahimovic - -
Zlatan, vous êtes blessé depuis un mois. Comment allez-vous ?
Ça va mieux. J’ai beaucoup travaillé sur le plan musculaire. J’espère pouvoir jouer contre Rennes (mercredi, ndlr), c’est l’objectif. Combien de minutes ? Je ne sais pas. On va en discuter avec l’entraîneur.
Les dernières prestations du PSG suscitent beaucoup de critiques...
C’est normal. Quand le PSG ne gagne pas tous ses matches, cela provoque des commentaires négatifs. Il y a beaucoup de critiques. Tout le monde attend qu’on gagne tous les matches. Après le match contre Chelsea (0-2 en quart de finale retour de C1), au niveau de la motivation, ce n’était pas la même chose. Avant, elle était différente car on était encore en lice, on voulait tout faire pour gagner la compétition. A Londres, c’était une grosse déception pour les joueurs et pour le club car on voulait aller en demi-finales. Aujourd’hui encore, les joueurs sont en colères et frustrés. On pouvait jouer ces demi-finales et cela n’a pas été le cas. Mais nous avons gagné la Coupe de la Ligue. Ça nous a donné un peu de joie, de motivation. Nous n’avons pas gagné le dernier match de championnat (1-1 à Sochaux). Nous ne sommes pas devenus champions mais nous avons l’occasion de l’être au prochain match contre Rennes. J’espère que nous allons gagner.
Le PSG est-il moins fort sans Zlatan ?
Si on a tous les joueurs disponibles, l’équipe est plus forte. Peu importe qu’il s’agisse de Zlatan, Thiago Silva ou quelqu’un d’autre. Quand l’équipe est au complet, nous sommes très forts. S’il nous manque des joueurs, nous jouons différemment car il nous manque certaines qualités dues à certains joueurs. Mais je crois que nous sommes suffisamment forts pour gagner le championnat même s’il nous manque Zlatan.
Avec vous, le PSG aurait-il battu Chelsea ?
Pour mon ego, je dois dire oui (rires). Mais sur ce match, on doit être en mesure de profiter du résultat du match aller (3-1). C’est vraiment un bon résultat. Même si le retour est différent et plus compliqué, nous aurions dû être capables de tenir le résultat.
Vous avez tout gagné en club sauf cette Ligue des champions. Le PSG va-t-il la remporter un jour ?
Je l’espère. Mais si j’arrêtais de jouer au football demain, je ne me dirais pas : « Je n’ai pas gagné la Ligue des champions et ma carrière est un échec. » Au contraire, ma carrière a été fantastique. J’ai pris du plaisir et je continue à en prendre. Mon joueur préféré, c’était Ronaldo, « el fenomeno » le Brésilien. Il n’a pas gagné la Ligue des champions lui non plus. C’est pourquoi je suis plus détendu.
En faites-vous un objectif la saison prochaine ?
C’est un gros objectif mais ça l’était cette année aussi. Nous avions de bonnes chances cette année. Quand nous avons battu Leverkusen (4-0 à l’aller, 2-1 au retour), la confiance était énorme. La motivation était encore plus grande. Après avoir battu Chelsea 3-1 à la maison, on a aperçu la possibilité d’aller au bout. Si l’équipe de Chelsea avait été meilleure que nous, j’aurais dit : « Ok, nous n’avions aucune chance, la meilleure équipe a gagné. » Mais au match retour, nous n’avons pas joué de la même manière, nous n’étions pas la même équipe. C’est l’expérience ou quelque chose d’autre qui a fait la différence.
Etes-vous heureux en France ?
Depuis le premier jour, tout le monde a été gentil avec moi et ma famille. Les personnes au club ou au Qatar ont vraiment pris soin de moi. J’ai joué à Barcelone, à l’Inter, à Milan, à l’Ajax, c’était une grande étape de venir à Paris. J’ai saisi cette chance et depuis le premier jour, tout a été positif, particulièrement cette année. Je prends beaucoup de plaisir. L’équipe grandit. On ne peut pas oublier que cela ne fait que deux ans que le projet a commencé. Chelsea a commencé le sien il y a dix ans. Ils ont eu du succès et ont gagné la Ligue des champions après plusieurs années (en 2012). Nous, nous avons déjà du succès. Cette année, on a remporté 3 trophées sur 5. Nous avons déjà fait mieux que l’année dernière.
Avez-vous envie de finir votre carrière au PSG ?
Je pense. J’ai résigné pour une prolongation d’un an. Si je suis encore en forme, si le mental est toujours là, je serai encore là pour deux années. Si le club veut toujours de moi et si toute la France veut de moi, alors je serai là. Vous n’allez pas vous débarrasser de moi aussi facilement.
Le PSG a-t-il besoin de recruter pour la saison prochaine ?
Ce n’est pas à moi de le dire car je suis heureux avec mes partenaires aujourd’hui. Mais avec la façon de penser du club, je crois qu’ils (les Qataris) vont s’activer cet été pour faire venir quelqu’un. Peut-être même plus qu’une seule personne. Ils veulent encore grandir, que le rêve deviennent réalité le plus rapidement possible. Tout peut arriver à Paris. En deux ans, ils ont emmené cette équipe très haut. Ils vont continuer car ils ont de grandes ambitions.
Seriez-vous content de voir Laurent Blanc continuer l'aventure au PSG la saison prochaine ?
Je l’ai eu pendant un an. J’ai appris à le connaître chaque jour. Il fait un travail fantastique. Nous jouons un bon football. Nous avons gagné 3 trophées sur 5. Il a apporté des qualités à l’équipe qui est confiante quand elle joue. Lui et le staff font du bon boulot. Je crois que les gens sont aveugles car ils pensent que nous allons gagner tous nos matches 5-0. Ils pensent que nous allons gagner la Ligue des champions en 24h et tous les trophées en une semaine. Ce n’est pas comme ça que ça marche. Si on regarde l’Atlético Madrid (finaliste de la C1), la réussite n’est pas venue en un jour. C’est un long travail. Ils ont beaucoup travaillé pour en arriver là. C’est ce dont nous avons besoin. Donnez du temps à Blanc. Nous avons eu du succès de cette façon alors je ne peux croire que la saison prochaine sera meilleure.
Quand Carlo Ancelotti est parti, avez-vous songé à quitter le PSG vous aussi ?
J’aime beaucoup Carlo Ancelotti. J’ai de bonnes relations avec lui et il est pour moi un coach fantastique. C’était une grosse perte pour le PSG pour l’entraîneur qu’il est mais aussi le nom qu’il représente et son expérience. Mais c’était un rêve pour lui de rejoindre le Real Madrid. Il voulait vraiment y aller. S’il est heureux, je suis heureux. Après, les histoires personnelles, cela ne le regarde pas. Je suis très content pour lui qu’il soit en finale. Il lui reste un match à gagner pour remporter la Ligue des champions qu’il a déjà gagnée plusieurs fois (2). Il fait un travail fantastique.
Quel est votre avis sur le niveau de la Ligue 1 ?
Elle se développe. Nous avons une équipe très forte mais ce n’est pas facile de jouer contre une équipe française parce qu’il y a des joueurs très talentueux, physiquement très forts. Ils sont très motivés pour nous battre ce qui nous rend la tâche très compliquée. La Ligue 1 continue de grandir avec Monaco, Lyon, Marseille. Nous élevons le niveau. Ils comprennent ce qu’ils doivent accomplir pour atteindre notre niveau. Tout le monde doit travailler plus dur. Jouer en Ligue 1 ne signifie pas qu’on a atteint ses objectifs sur le plan personnel. Elle est un tremplin pour aller vers d’autres championnats pour certains joueurs. Les arbitres aussi ont beaucoup à apprendre (sourire).
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