Incidents Bastia-OM : à qui la faute ?

- - -
Première journée de championnat et déjà des incidents. On ne parle pas des petits accrochages entre André-Pierre Gignac et Sébastien Squillaci. Sur le terrain, ce Bastia-OM (3-3) s’est déroulé dans une bonne ambiance samedi soir. L’orage est venu de l’extérieur du stade. Déjà avant la rencontre, peu après l'arrivée du bus marseillais, les forces de l'ordre ont bloqué l'accès au stade pour protéger les joueurs. C'est à ce moment qu'une soixantaine de supporters bastiais, munis de projectiles, s'en sont pris à la vingtaine de CRS déployés. Les stadiers d'Armand-Cesari ont alors quitté leur position pour intervenir. Le président du Sporting, Pierre-Marie Geronimi, s'est également interposé en discutant avec les supporters.
Une cinquantaine de personnes ont remis ça après la rencontre. Les heurts auraient fait, selon le ministère de l’Intérieur, 44 blessés parmi les gendarmes et policiers. Des incidents unanimement dénoncés. Par la Ligue tout d’abord. Dans un communiqué, Frédéric Thiriez, président de la LFP, « condamne avec la plus grande fermeté les violences inadmissibles qui ont entouré la rencontre à Bastia, provoquant de nombreux blessés parmi les forces de l’ordre. » Par l’Etat ensuite. Dans un communiqué commun publié ce dimanche, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Sports, et Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur « demandent à la Ligue de football professionnel de se saisir des violences inadmissibles commises la nuit dernière et d’en tirer, à son niveau, toutes les conséquences. »
Boutonnet : « L'interdiction de déplacement est la seule solution »
Du côté du club corse, on assure avoir tout fait pour assurer la sécurité aux abords du stade. « Le SCB a respecté à la lettre les mesures qui avaient été déterminées lors des réunions préalables de sécurité placées sous l’égide du Préfet de Haute-Corse, explique le Sporting dans un communiqué ce dimanche. Bien qu’il ne soit en aucune façon tenu par les règlements en vigueur d’intervenir pour assurer le maintien de l’ordre sur la voie publique, notre club est une nouvelle fois allé au-delà de ses obligations en la matière. Les incidents, que le club déplore, se sont déroulés en dehors du périmètre du stade et ne sauraient en aucune façon engager la responsabilité du SC Bastia. »
Ces débordements, les autorités les craignaient. Pour le match de samedi, les déplacements individuels de supporters marseillais, en dehors de celui organisé par le club, étaient interdits. L’an dernier, les tribunes visiteurs étaient restées vides lors deux rencontres de championnat entre Bastia et l’OM. « Nous avions interdit les déplacements des supporters parce qu’il y a un contentieux récurrent qui les oppose, rappelle Antoine Boutonnet, qui dirige la division nationale de lutte contre le hooliganisme. Mais les interdictions de déplacement sont des mesures exceptionnelles qui entravent les libertés individuelles. Malgré tout, une interdiction est malheureusement la seule solution pour que ce type de rencontre se passe pour le mieux. »
La LFP attend désormais le rapport de ses délégués pour décider des suites disciplinaires à donner à cette affaire. Le stade Armand-Cesari pourrait être suspendu à titre provisoire.Pour le reste, la justice devrait se charger de faire comparaitre les auteurs des faits. « Les sanctions peuvent être assez lourdes (peines de prison et amendes) parce qu’on a affaire à des infractions à loi pénale, insiste Antoine Boutonnet. Et on a un arsenal administratif qui nous permet de prononcer des interdictions de stade et des sanctions envers des groupes de supporters. »
A lire aussi :
>> Bastia-OM : Les quatre changements forts de Bielsa à la loupe
>> Revivez la première journée comme si vous y étiez
>> Pourquoi l’OM a tout pour faire une belle saison