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Incidents OL-OM: le revirement de l’arbitre, l’interpellation du supporter… le déroulé des faits selon le camp lyonnais

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Un certain flou entoure l’interruption du match entre l’OL et l’OM, dimanche au Groupama Stadium, lors de la 14e journée de Ligue 1. Après deux heures tergiversations et l’annonce d’une reprise, Ruddy Buquet a finalement acté l’arrêt définitif de la rencontre. Voici la version des Gones à propos de cette triste soirée.

Il a fallu moins de deux minutes pour que la situation dérape. Au moment d’aller tirer un corner, Dimitri Payet a été victime de jets de projectiles de la part de certains supporters de l’OL, dimanche, lors de la 14e journée de Ligue 1. Touché au niveau de la tête par une bouteille d’eau jetée des tribunes, le milieu de terrain de l’OM s’est écroulé sur la pelouse du Groupama Stadium. Ruddy Buquet a alors renvoyé tout le monde aux vestiaires.

Les Lyonnais se préparent à reprendre

L’OL explique avoir proposé immédiatement à Payet de voir l’un de ses médecins spécialisés pour passer des examens complémentaires, si nécessaire. Une proposition qu’aurait décliné le joueur marseillais. Une fois revenus dans leur vestiaire, les Lyonnais ont d’abord vécu l’incident avec un certain détachement. Sans nouvelles de Payet, les joueurs de Peter Bosz en ont profité pour s’alimenter et s’hydrater. Avec l’idée de reprendre la partie au moment du corner.

Dans le même temps, les services de sécurité s’activent pour identifier l’auteur du jet de bouteilles, à l’aide des 400 caméras du stade. Ils y parviennent rapidement. Un officier de police judiciaire valide son profil en zoomant sur les images arrêtées. Entre-temps, il s’est fait gifler par l’un des capos du virage nord. Les stadiers se chargent de l’exfiltrer de la tribune, avant que les policiers procèdent à son interpellation.

Réunion de crise au PC Sécurité

L’individu est placé en garde à vue dans les locaux dont dispose la police au sein du Groupama Stadium (il était toujours en détention ce lundi à 12h). Il est accusé de "violences volontaires ayant entraîné une ITT inférieure à huit jours, avec arme, dans une enceinte sportive. Ni membre d’un groupe de supporters, ni abonné, il était en possession d’un billet au nom d’une autre personne. Son "acte isolé" a été condamné par le Kop Virage Nord. L’OL espère pouvoir le radier à vie si les instances le lui permettent. Une plainte a été déposée et le club s’est constitué partie civile pour la suite des procédures.

Au moment où l’auteur du jet de bouteille est appréhendé, une réunion se tient dans la salle de crise du PC Sécurité, au troisième étage du Groupama Stadium, avec Ruddy Buquet, le délégué de la LFP, le préfet d’Auvergne-Rhône-Alpes (Pascal Mailhos), le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) et la vice-procureure. Les discussions durent environ quarante-cinq minutes. Chaque partie présente ses arguments au sujet de la sécurité des joueurs, des spectateurs et des dispositifs susceptibles d’être mis en place.

Buquet prend la décision de reprendre

La décision de reprendre ou non la rencontre revient à l’arbitre, comme l’indique l’article 549 des règlements de la LFP. Mais M. Buquet prend évidemment en compte l’avis des autorités. La perspective de placer des policiers derrières les poteaux de corner pour protéger les joueurs de l’OM est évoquée. Le préfet et le DDSP valident. Les participants à la réunion estiment que les conditions sont réunies pour que le match puisse repartir. Ruddy Buquet prend alors la décision de reprendre et l’annonce dans la salle de crise. L’officiel descend dans son vestiaire, où il reste une quinzaine de minutes en compagnie de ses adjoints et des délégués de la LFP.

Les deux capitaines sont convoqués. Dimitri Payet étant blessé, c’est Steve Mandanda qui se présente pour les Phocéens. La reprise leur est annoncée. L’observateur de la LFP la notifie aux référents et transmet le timing et le protocole. Un échauffement est prévu pour les joueurs, qui en sont informés dans leur vestiaire. "Dans notre esprit, on va jouer à ce moment-là", témoigne un Lyonnais.

Une deuxième réunion pour changer de décision

A 22h05, le speaker du Groupama Stadium annonce la reprise du match au public. En insistant sur le fait que la partie sera définitivement arrêtée au prochain incident. Il le répète à cinq reprises. Au sein du club rhodanien, on assure que le speaker n’a reçu aucune consigner de Jean-Michel Aulas, contrairement à ce que certaines images suggèrent. Lorsque le protocole de reprise débute, deux Marseillais réagissent avec agacement dans les coursives du stade. Alvaro Gonzalez frappe dans une porte, pendant que Mattéo Guendouzi exprime à haute voix son mécontentement. Le message est clair: hors de question de reprendre la rencontre.

Les Lyonnais, eux, sont revenus sur le terrain pour s’échauffer. L’un deux explique: "Quand on ne voit pas les Marseillais revenir, on se dit que…" Une dizaine de minutes plus tard, renversement de situation. M. Buquet demande à voir les deux présidents, le préfet, le DDSP et la vice-procureure. De nouveaux échanges ont lieu. Ils débouchent cette fois sur un arrêt définitif, acté par l’arbitre. Les personnes présentes constatent ce revirement. Le speaker revient au bord de la pelouse pour alerter les spectateurs restants et les invite à quitter le Groupama Stadium. Rideau.

EJ (avec AJ)