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Incidents OL-OM: "Quand un acteur est touché, le match ne peut pas reprendre", estime Labrune, président de la LFP

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Dans une interview à L'Equipe, le président de la LFP, Vincent Labrune, est revenu sur les incidents observés dimanche soir lors d'OL-OM en Ligue 1. "Choqué" par les événements et la longueur du processus ayant conduit à l'arrêt du match, le dirigeant prône l'interruption systématique des rencontres dans de telles situations. Sur les mesures de fond, il renvoie toutefois la balle aux pouvoirs publics...

Vincent Labrune sort (enfin) du silence. Relativement discret sur le sujet des violences dans les stades français depuis le début de la saison, le président de la LFP a pris la parole dans une interview à L'Equipe ce lundi, au lendemain des incidents observés lors d'OL-OM au Groupama Stadium.

"Choqué" par les événements en eux-mêmes, à savoir les jets de projectiles sur Dimitri Payet, le patron de la Ligue l'est également par la longueur du processus ayant conduit à l'arrêt de la partie. "Je suis choqué que l'on mette deux heures pour prendre une décision qui relève de l'évidence et qui aurait dû être prise en deux minutes, tacle-t-il. Car il est évident que quand un acteur est touché, le match ne peut pas reprendre. On ne peut, sous aucun prétexte, transiger avec l'intégrité des acteurs et il ne peut pas y avoir de deuxième chance à mes yeux. Le match doit être interrompu, point final."

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"Il aura fallu attendre les incidents d'hier pour que la réunion avec les ministres, que nous appelons de nos voeux depuis août, soit enfin organisée"

En clair, Vincent Labrune soutient l'arbitre, Ruddy Buquet, qui a choisi de ne pas renvoyer les acteurs sur la pelouse. Sur le fond du problème, et surtout sur les moyens de l'éradiquer, l'ancien président de l'OM est en revanche plus flou, et en appelle aux pouvoirs publics.

"Dès le lendemain de ce conseil (d'administration de rentrée, en août), nous avons écrit aux pouvoirs publics pour les sensibiliser, eux aussi, à ce sujet et pour leur faire comprendre à quel point nous avions besoin d'eux tant nous sommes démunis dans notre arsenal de sanctions, assure-t-il. Et depuis cette date, nous n'avons jamais sanctionné aussi durement que cette saison ces actes de violence. Mais nous sommes rattrapés par un principe de réalité car notre arsenal est réduit. À titre d'exemple : il aura fallu attendre les incidents d'hier pour que la réunion avec les ministres, que nous appelons de nos voeux depuis août, soit enfin organisée, dans le cas présent Place Beauvau (ministère de l'Intérieur) demain matin (mardi matin). Il est urgentissime de se réunir tous ensemble."

Pour Labrune, "le système d'organisation 'tripartite' (clubs/État/LFP) qui prévaut actuellement ne fonctionne pas de manière optimale". Les clubs et la Ligue n'ayant selon lui pas les armes pour se défendre et sanctionner. "Certes, on ne fait peut-être pas tout bien, admet-il, mais la réalité est que nous n'avons ni pouvoir de police et de justice, ni celui de sanctionner individuellement les fauteurs de troubles, ni même celui d'imposer la non-reprise d'une rencontre quand nous considérons que cela n'a aucun sens."

Et d'en appeler encore au dialogue: "Je pense qu'il est urgent de lancer une grande concertation nationale concernant la violence dans les stades. Cette gangrène va nous tuer si nous ne réagissons pas urgemment. (…) L'objectif sera donc de mettre tous les acteurs autour de la table prochainement pour prendre à bras-le-corps le problème."

C.C.