Indispensable Pedretti

Capitaine courage d’une équipe auxerroise à la peine en ce début de championnat, Benoit Pedretti est de tous les combats. Ce samedi (19h), les Niçois croiseront sa route à l’Abbé Deschamps. Attention talent…

N’en déplaise au président de Montpellier, Louis Nicollin, qui l’avait traité de « petite tarlouze » la saison passée, Benoît Pedretti est (re)devenu incontournable. Après avoir successivement échoué à l’OM puis à l’OL, le joueur formé à Sochaux est l’un des milieux de terrain les plus utiles de L1. Intelligent et doté d’un jeu long précieux, il a largement contribué au retour de l’AJA en Ligue des champions. « Benoît Pedretti a le bagage technique et tactique pour assurer le rôle d’un numéro 6 et de mener aussi le jeu de son équipe comme un véritable numéro 10, indique Rolland Courbis. Toutes proportions gardées, ce joueur me fait penser à Andrea Pirlo, le stratège du Milan AC. »

Mais avant de revenir au premier plan, le capitaine icaunais en a bavé. Promis à un avenir doré avec les Bleus, le natif d’Audincourt (Doubs) n’a connu l’équipe de France qu’à 22 reprises. Pire : il s’est perdu deux fois en chemin. A l’OM comme à Lyon, le nouveau petit génie du football français n’émergera pas. « Il est peut-être venu un petit peu trop tôt à Marseille, précise Eric Di Meco. Ce n’était pas un choix très judicieux. Après, il y a des joueurs qui ont besoin d’aller dans des clubs moins huppés, où ils sont les véritables patrons. Personnellement, je pense que Pedretti n’avait pas les épaules pour s’imposer à Marseille. »

Plus costaud que jamais à 30 ans

Pour ses prestations sans relief, le joueur évoluant alors à l’OL héritera même du Ballon de Plomb en 2005. La plus caustique des distinctions pour un footballeur. Cinq ans plus tard, l’analyse est quelque peu différente. « Aujourd’hui s’il jouait pour Lyon ou pour Marseille, il serait au top. Pour Auxerre, c’est un pion essentiel. S’il se blesse, il sera difficile à remplacer », surenchérit Rolland Courbis.

Déjà auteur de quatre buts cette saison en championnat, Benoît Pedretti démontre qu’à 30 ans, il est plus costaud qu’il ne l’a jamais été. De là à revenir en équipe de France ? Rolland Courbis n’y voit pas d’inconvénient : « Des joueurs comme Pedretti peuvent rivaliser avec ceux qui sont actuellement sélectionnés en équipe de France. D’ailleurs moi, je l’aurais pris pour la dernière Coupe du monde. » Plus sélectionné depuis 8 ans avec les Bleus (France – Yougoslavie 3-0), Benoit Pedretti espère en silence un signe de Laurent Blanc. Et une nouvelle performance de choix face à l’OGCN le ramènerait un peu plus encore au centre des débats.

Florian Fieschi