Janot-Coupet : « Lyon-Sainté, c’est plus qu’un derby »

Grégory Coupet - -
Jérémie, croyez-vous aux chances de Saint-Etienne de s’imposer à Gerland ?
Jérémie Janot : Ma plus grande crainte était une défaite en finale de la Coupe de la Ligue. Ça aurait été compliqué. Là, avec la victoire, l’engouement que ça suscite et toute la confiance, ça va donner un match très ouvert. Rarement dans un derby, on a eu deux équipes aussi en forme entre Lyon qui revient bien et Saint-Etienne qui marche sur l’eau. Ça va être spectaculaire.
Que retenez-vous de tous les derbys que vous avez joués ?
J.J. : Ils m’ont beaucoup fait souffrir. Chaque derby reste un super souvenir. Il y a le match mais aussi tout ce qu’il y a autour avec les supporters, les petites phrases, les banderoles… C’est une fête avant tout et un évènement unique en France. C’est le véritable derby en France.
Grégory Coupet : Déjà dans ce derby, il y avait le plaisir de retrouver Jérémie et de garder un clan de gardiens de buts. Je savais que quoi qu’il arrive au niveau du résultat, on se retrouverait toujours pour boire une bière et refaire le match entre gardiens. C’était mon grand privilège. L’objectif personnel était d’être du bon côté. Comme ma belle-famille et ma famille sont des alentours de Saint-Etienne, je voulais éviter de me faire trop chambrer.
Estimez-vous que le derby de dimanche est l’un des plus excitants depuis bien longtemps ?
J.J. : Oui d’autant qu’il y a une troisième place en jeu. L’équipe qui gagnera prendra un ascendant psychologique sur l’autre. La dynamique actuelle est plus stéphanoise. A Gerland, ce n’est jamais facile. Ça va donner un gros match. Aubameyang et Lisandro sont en forme, Ruffier et Vercoutre font une excellente saison.
Sentez-vous une certaine mesure dans les déclarations d’avant-match ?
J.J. : C’est important. Avec Greg, il y avait du respect mais ça n’empêchait pas de nous allumer un peu. Mais aujourd’hui, avec tous les réseaux sociaux et les vidéos, ça prend des proportions un peu trop grandes. Il ne faut pas oublier que ça reste du foot et une belle fête. Il ne faudrait pas qu’il y ait des incidents autour… Si on peut éviter de faire des phrases tonitruantes, tant mieux.
G.C. : Il a tout à fait raison. Cette année, c’est plus qu’un derby. Généralement, c’est une rivalité régionale et il n’y a plus la notion de classement parce que les équipes n’étaient pas au même niveau. Mais cette année, une place en Ligue des champions se joue. La clé du match sera dans la maitrise de ses nerfs et dans la gestion de l’évènement.
« Je saoulais Greg avec 1001 questions ! »
Avez-vous le sentiment que Saint-Etienne est en train de combler son retard sur Lyon ?
J.J. : Lyon, avec ses sept titres, avait pris une avance considérable. Il ne faut pas oublier que la première histoire d’amour footballistique des Français, ça avait été avec Saint-Etienne lors des premiers matches télévisés. Beaucoup de gens ont une sympathie pour les Verts et cette victoire en Coupe de la Ligue a réveillé de merveilleux souvenirs. Il y avait toujours cette sympathie sans les résultats. Il faut que ça revienne. Lyon a construit sa dynastie en commençant par une victoire en Coupe de la Ligue. Pourquoi ne pas s’en inspirer et faire le même parcours ?
G.C. : Exactement. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter. On ne peut pas faire abstraction de l’histoire de Saint-Etienne. C’est le premier club qui a fait rêver le monde du football français (en réalité, c’est Reims, fin des années 1950, ndlr). Cette cote est phénoménale. Mais dans le passé récent, Lyon a un peu d’avance.
Parmi les derbys que vous avez disputés, quel est votre meilleur souvenir ?
J.J. : Jouer face à Greg, c’était toujours une fête parce que lors de mon arrivée au centre de formation de Saint-Etienne, c’était le gardien n°1. Après les entraînements, je le saoulais en lui posant 1001 questions mais il prenait toujours le temps de me répondre. Je me souviens d’un 0-0 à Geoffroy-Guichard où le terrain était gelé et l’équipementier avait sorti un nouveau ballon. Je m’en étais plutôt bien sorti sur les coups-francs de Juninho. Et à la fin, sur une volée de Vincent Hognon, tout le monde croyait au but mais Greg avait sorti un arrêt titanesque. Les gardiens avaient été bons, ça reste un bon souvenir.
G.C. : Je prends toujours cet exemple aussi. Pour les gardiens, les conditions étaient horribles. Quand on peut s’embrasser et se serrer la main en se disant qu’on a été bons, c’est une façon de se gargariser. Comme les médias ne le font pas souvent ou en faveur des attaquants, on le fait comme on peut.
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