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Janot : « On ne va pas se cacher »

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Jérémy Janot évoque la période délicate que traverse St-Etienne. Pour le gardien de but des Verts, les joueurs sont les seuls responsables.

Jérémie Janot, on a le sentiment que parmi l’ensemble de l’effectif stéphanois, vous êtes l’un des seuls à prendre conscience de la situation…
C’est gentil, mais pour défendre mes coéquipiers, je vais dire qu’on n’a pas fait exprès d’être là. Maintenant on y est, mais plutôt que d’essayer de trouver les raisons et de tirer des conclusions, il reste quatre journées pour se sauver. Au soir de la 38eme journée, on aura largement le temps de voir ce qui n’a pas été et de mettre les choses à plat pour faire avancer le club, parce que si on est en arrivé là, c’est qu’il y a eu des dysfonctionnements quelque part.

Pensez-vous qu’il puisse y avoir de gros règlements de comptes si les choses devaient mal tourner ?
Je sais que la langue de bois est de mise dans la langue du foot, mais parfois, il vaut mieux dire une bonne vérité que des sales mensonges.

Gardez-vous des choses pour le vestiaire ?
Dans un club de football, c’est difficile de garder quoi que soit. Il y a des fuites d’un peu partout. Il n’y a pas grand-chose de plus que ce que vous savez déjà. Maintenant, nous sommes dans une situation sportive délicate, englués dans un championnat à quatre. C’est la seule satisfaction que nous pouvons tirer de notre malheur parce qu’il y a quelques années, au rythme où nous allions, nous aurions déjà été distancés. Là, il y a quatre équipes dans la même galère que nous. Deux vont tomber, deux vont se sauver. Les deux prochaines journées seront déterminantes pour la fin de la saison.

On a pu lire qu’un accrochage est survenu entre Coulibaly et Tavlaridis à l’entraînement. Est-ce le signe que groupe vit mal ?
Ça fait quinze ans que je suis dans le milieu et chaque année j’ai vu des bagarres. Que ce soit dans les groupes qui montent ou dans ceux qui descendent. Il y a parfois des tensions et tout peut partir d’un rien. Dans ce cas, c’est parti de rien entre deux joueurs très calmes. Il y a certainement une nervosité. On ne va pas dire qu’on est serein, mais ce sont des péripéties de vestiaires ou de terrain. Nous allons surtout nous concentrer sur la manière de nous en sortir.

Croyez-vous que l’effectif de l’ASSE est aujourd’hui à sa place ?
Oui. Dans le football, il n’y a pas de secret. On a passé les trois-quarts de la saison en étant relégable. C’est qu’on devait y être. Il y a peut-être eu une part de malchance avec une période de l’année avec dix blessés et non des moindres. Ça ne nous a pas facilité la tâche.

Y-a-t-il eu un peu de poudre aux yeux lors de la fin de saison dernière ?
Je suis tout à fait d’accord. L’année dernière, nous avons fait l’Europe avec 56 points. On constate aujourd’hui que le cinquième en a 57 à quatre journées de la fin. Ça été trompeur. Nous aurions dû mettre des garde-fous en n’oubliant pas que nous avons passé presque toute la saison en dehors des dix premiers. Même moi, je pensais qu’on avait franchi un cap et que nous aurions pu disputer la Ligue des Champions. Je pensais que les Verts étaient revenus au plus haut.

Vous avez déjà vécu une descente avec Saint-Etienne en 2001. Pouvez-vous faire un parallèle avec cette année ?
C’était complètement différent puisque nous avions été pénalisés juridiquement suite à l’affaire des faux passeports. Le groupe avait complètement explosés avec des joueurs déjà certains de partir. Ce n’est pas pareil. Nous sommes aujourd’hui tous concernés puisqu’on sait que tous les joueurs vont morfler.

Les joueurs en ont-ils vraiment conscience ? Certains supporters reprochent à certains joueurs, Gomis notamment, d’avoir l’air de s’en moquer…
On entend les critiques, mais quand les joueurs doutent, est-ce une manière de les aider que des les critiquer les siffler ? « Bafé » a été le joueur le plus mis en lumière l’année dernière. On aurait peut-être dû plus le protéger et l’enfermer. On tape sur celui qu’on a encensé l’année dernière. C’est souvent comme cela. A Lyon, on a tapé sur Benzema, à Marseille sur Niang… Ceux qui morflent le plus sont souvent les attaquants et le gardien. C’est aussi eux qui en retirent les bénéfices quand tout va bien.

Quel est le discours de Perrin ? On le sent désemparé…
Pas du tout. C’est un discours musclé et mobilisateur. Il y a tout un club derrière nous. On n’a pas le droit de lâcher et laisser tomber.

Beaucoup disent qu’un club avec deux présidents ne peut pas y arriver. Parlez-vous de la situation entre vous ?
Les présidents ne sont pas sur le terrain. Ce sont les joueurs les premiers responsables. On ne va pas se cacher et se chercher de fausses excuses. L’année dernière, nous avons été européens avec deux présidents et ça n’a choqué personne.

La rédaction-After Foot (G. Brisbois)