Jussiê : « Je suis plus attaché à Bordeaux qu’avant »

Jussie - -
Jussiê , comment jugez-vous cette équipe de Lille, que vous allez affronter ce dimanche (21h) ?
Avec ce côté rigueur, le côté défensif, il n’y a pas de spectacle, mais il y a cette envie de gagner. Ils s’en foutent de la manière, ils veulent juste de gagner. On sait que ce sera très difficile, très dur. Vu qu’on est en France, il faut que nous aussi on soit costauds. Si on fait 1-0, tant mieux. On sait de quoi on est capables, on a pris des couleurs ces derniers temps. On a envie de faire du spectacle, on a envie de montrer ce qu’on a montré contre Guingamp (5-1). On a envie de jouer comme le Barça, le Real, le Bayern, mais malheureusement on ne peut pas. Donc on doit jouer avec nos armes, en essayant de ramener trois points. C’est le plus important.
Votre entraîneur, Francis Gillot, semble agacé par les critiques sur le jeu des Girondins...
Je sais qu’il est agacé quand on parle mal de Bordeaux. Je pense que c’est normal parce que c’est son équipe. Nous aussi, on est agacés. Je pense surtout qu’il essaie, tous les jours, de grandir. On ne sait pas ce qu’il va se passer. Malgré cela, il vient tous les jours, même s’il est plus ou moins agacé par cette fin de saison. Je pense que c’est le plus important : qu’il vienne et qu’il fasse son travail. On n’a pas l’impression qu’il va partir, ni qu’il va rester. Pour l’instant, tout est normal.
Quels sont vos rapports avec lui ?
Je vois à peu près comment il fonctionne, il ne cherche pas à en savoir plus. Pour moi, cela me suffit. J’ai déjà un certain vécu dans le foot. Je le connais depuis un certain moment. La plupart du temps, tu n’as pas besoin de me parler et de m’expliquer les choses. Il y a des choix à faire, je le comprends très bien. Sa manière de travailler, sa philosophie, le message qu’il veut faire passer… Des fois, tu n’as pas besoin d’expliquer les choses. Dans certains choix que l’on fait, on sent les choses. Après, on est des professionnels, on est des adultes. Je parle personnellement parce que j’ai un certain vécu dans le foot, donc ça va.
Vous êtes sous contrat jusqu'en 2015. Souhaitez-vous poursuivre votre aventure à Bordeaux ?
Cela me tente vraiment parce que comme je l’ai dit, le club fait tout pour qu’on soit bien. Je me sens bien ici. C’est vrai qu’à un moment donné, j’avais envie de partir. J’avais envie de respirer un peu, de voir autre chose, mais finalement je suis revenu. Je n’ai pas encore pris ma décision, mais je pense que ce sera d’ici la fin de la saison, ou peut-être après. Je suis plus attaché aujourd’hui à ce club qu’avant, mais cela n’empêche pas que c’est important de savoir qui va partir, qui va venir, des choses comme ça. Le choix de l’entraineur peut bien sûr jouer dans ma décision.
Votre destin est-il lié à celui de Francis Gillot ?
Pour l’instant, oui.
Vous aviez pourtant été écarté cet hiver parce que vous étiez revenu en retard du Brésil...
C’est le passé. Il y a des choses qui nous arrivent et qui nous font avancer, il faut toujours le prendre comme ça, même les mauvaises choses. Pour moi, c’était un apprentissage ce qui s’est passé. J’ai de très bons rapports avec le club et l’entraineur, c’était surtout un mal entendu à ce moment-là. J’ai malheureusement perdu un peu de temps avec cette histoire. Je n’ai pas joué des matchs. Après, je suis revenu au club et j’ai eu ma blessure derrière. Il y a eu pas mal de matchs où je n’ai pas pu jouer, mais il n’y a pas de rancune, surtout de mon côté. On dit au Brésil que dans le foot, il n’y a pas une vérité qui dure 24 heures. Ces choses-là me font simplement avancer.
Vous n'avez plus rien à jouer en cette fin de saison. Le groupe est-il toujours motivé ?
Il faut qu’on ait conscience qu’on est des professionnels, qu’on doit travailler tous les jours et qu’on doit respecter les couleurs du club. On sait que c’est très important pour le club qu’on finisse le plus haut possible, même si on n’a plus rien à gagner. Le club est sincère avec nous, il fait tout pour qu’on réussisse, il met tout en œuvre pour qu’on réussisse. Cela fait déjà longtemps que je suis là donc je peux en parler. Même en dehors du terrain, le club nous soutient bien, nous les joueurs, surtout les étrangers. Il nous donne beaucoup, donc c’est tout à fait normal que nous, en tant que professionnels, on donne aussi. On sait qu’en ce moment, c’est important que le club finisse bien. Là, on a compris le message et on va tout faire pour. Je pense que les mecs en sont bien conscients, même les joueurs qui ne sont pas là depuis longtemps. C’est notre employeur, donc c’est tout à fait normal qu’on se batte et qu’on fasse les choses bien jusqu’à la fin.