Koné n’en fait pas trop

Arrivé à Marseille il y a deux ans, Bakari Koné n’a jamais vraiment confirmé les espoirs placés en lui à l’OM. Entre coups d’éclats, blessures et prestations insipides, le petit ivoirien est à l’image de son jeu : déroutant.

Onze petites minutes après son entrée en jeu tardive, Bakari Koné a signé l’un des plus beaux buts de la saison de L1 face à Sochaux mercredi (3-0). Bien lancé par Lucho Gonzalez, l’attaquant de poche (1,63m) a parfaitement lobé Mathieu Dreyer, le portier des Lionceaux, pour conclure la belle soirée marseillaise. Sa joie n’a pourtant pas été débordante. Normal : depuis 2008, l’international ivoirien distille son talent avec une irritante parcimonie.

Rarement séduisant, souvent décevant, Koné, 28 ans, vit une deuxième saison difficile à l’OM après un exercice 2008/2009 passable (9 buts et 4 passes décisives en 28 matchs de Ligue 1). Recrue numéro 1 d’Eric Gerets, on pensait l’ancien Niçois capable de progresser et de justifier les 10 millions d’euros mis sur la table pour le recruter. Mais l’espoir a fait long feu. Titulaire en début de saison, Koné profitait autant des méformes d’Hatem Ben Arfa et de Mathieu Valbuena que de sa propre réussite lors des matchs de préparation, où il s’était imposé sur le côté droit de l’attaque provençale. Deux entorses successives du genou fin août l’ont coupé dans son élan. Depuis, Didier Deschamps lui a préféré Fabrice Abriel, puis le duo Ben Arfa-Valbuena en deuxième partie de championnat. Et Koné a presque disparu de la circulation, ne disputant plus que des bouts de matchs.

Joueur réputé fragile, l’ancien élève de l’Académie Guillou à Abidjan n’a rien fait pour contredire ses détracteurs, rechutant régulièrement (blessure à la cheville, élongation aux ischio-jambiers...). « Il y a de la concurrence, peut-être plus à Marseille que dans les clubs où il est passé auparavant, estime Deschamps. C’est quelqu’un sur qui je compte, qui a un gros potentiel. Maintenant, tout dépend ce qu’il fait et ce que les autres feront aussi… »

Un départ en fin de saison ?

Ses dernières apparitions insipides, hormis face à Copenhague en Ligue Europa (25 février, 3-1 dont deux buts de sa part) n’ont guère poussé Deschamps à lui refaire confiance, d’autant que le garçon a vécu la Coupe d’Afrique des nations sur le banc ivoirien. Le constat est clair : mal à l’aise côté droit, Koné est moins déterminant dans le jeu que la saison passée. Même si ses statistiques globales sont loin d’être catastrophiques (5 buts et 6 passes décisives en une trentaine de matchs).

En pareille situation, plus d’un joueur se serait mis à bouder. Mais l’ancien Niçois nie tout problème relationnel avec Didier Deschamps : « Un joueur a toujours envie de jouer davantage mais j’ai subi plus de blessures que la saison dernière, confiait-il à RMC Sport début mars. On a beaucoup de matchs devant nous. Il n’y a pas de raison pour que je fasse la tête, surtout vu les résultats actuels de l’équipe. » Depuis, il se tait.

La trentaine approche, et Bakari Koné joue peut-être ses derniers matchs à l’Olympique de Marseille. On parle de contacts à l’étranger, en Espagne et dans le Golfe. En attendant, l’international ivoirien (42 sélections, 9 buts) va devoir montrer au nouveau sélectionneur des Eléphants, Sven-Goran Eriksson, qu’il mérite sa place dans les 23 pour l’Afrique du Sud. Et pour cela, il faudra sans doute beaucoup plus qu’un joli but de temps à temps…