L’Azur est sombre pour l’OM

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Réagir ou sombrer un peu plus. Ce samedi, l’OM est encore loin de la zone rouge. Précisément à 12 points du premier relégable, Nice, son adversaire du jour au stade du Ray (19h). Dans sa très riche histoire, il a pourtant rarement été aussi mal en point. Tristement historique, sa série de sept défaites consécutives toutes compétitions confondues a fait plonger le club phocéen dans une crise qui semble interminable. Le dernier revers en date, le plus douloureux, mardi face à Quevilly (National) en quart de finale de la Coupe de France (3-2 ap) a poussé le président, Vincent Labrune, à changer ses habitudes.
Ce vendredi, à la veille du déplacement chez le voisin niçois, le patron olympien s’est rendu en début d’après-midi au centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus. Avant la séance d’entraînement, il s’est entretenu individuellement avec certains joueurs, dont le capitaine Steve Mandanda et le vice-capitaine, Benoît Cheyrou. Puis face au groupe. On imagine qu’il a été question d’orgueil, de fierté. Si l’OM veut accueillir dignement le Bayern Munich mercredi en quart de finale de la Ligue des champions, une victoire au Stade du Ray est indispensable. Autrement, on ose à peine imaginer l’accueil des supporters phocéens au Vélodrome…
Tonini : « On nous demande d’encourager. Mais encourager quoi ? »
Privé de l’ancien Niçois Loïc Rémy, touché à la cuisse et préservé par Didier Deschamps, l’OM devra donc se rassurer mais aussi redonner le sourire, ou du moins un rictus à ses supporters. Car c’est dans un climat presque inédit que les Marseillais s’apprêtent à défier les Aiglons.
Habituellement aussi nombreux que bouillants au moment pénétrer dans l’enceinte du voisin et rival niçois, les supporters phocéens seront cette fois-ci silencieux. A travers un communiqué commun, les grands groupes de supporters ont en effet décrété la grève des encouragements.
« Honte à vous » sont les premiers mots de ce communiqué. Ils en disent très long sur le ras-le-bol des fans de l’OM : « Mais attention, cette marque de dégoût ne s’adresse pas qu’aux joueurs, précise Michel Tonini, leader des Yankees. Elle s’adresse en priorité à l’entraîneur (Deschamps, ndlr) qui est nul (sic). Aux joueurs, donc, qui sont perdus. Et à un président (Vincent Labrune) qui ne sait pas sur quelle eau naviguer. On nous demande toujours d’encourager. Mais encourager quoi ? Aujourd’hui, on se demande pourquoi aller au stade. On va encore se faire ch… pendant une heure et demie. »
Les temps changent et le fatalisme semble s’être propagé dans les tribunes du Stade-Vélodrome. Une réalité qui, si elle n’a pas encore gagné le vestiaire, fait dire à l’ancien titulaire du banc de touche marseillais, Rolland Courbis : « L’indifférence, c’est pire que la colère. »
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Un derby sous haute tension|||
Le derby du Sud-Est entre Nice et Marseille se déroule rarement dans une ambiance bon enfant. Compte tenu des mauvais résultats des deux équipes et du climat détestable entre les groupes de supporters niçois et marseillais, celui-ci a été classé match protégé. Il se déroulera donc sous très haute protection. Le dispositif de sécurité sera renforcé au stade du Ray. Entre 300 et 500 policiers seront mobilisés autour de l’enceinte azuréenne (contre 200 à 300 habituellement). Pas moins de 250 agents de sécurité et contrôleurs seront déployés à l'intérieur du stade (contre 180 habituellement) pour une affluence qui devrait flirter avec les 12 000 spectateurs : « Cela peut sembler excessif pour un match de football, reconnait André Bloch, directeur de la sécurité à l'OGC Nice. Mais s’il se passe quelque chose, on nous demandera pourquoi nous n’avions pas mis les moyens pour protéger les spectateurs. » Environ 800 supporters marseillais devraient faire le déplacement. Rappelons que la plupart d’entre eux ont décidé de faire la grève des encouragements. Nice-Marseille sera le match de football le plus surveillé de l'année sur la Côte d'Azur.