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L’improbable destin d’Apruzesse

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Si le Marseillais Fabrice Apruzesse, 27 ans, est devenu la star des réseaux sociaux depuis son entrée en jeu, dimanche à Bordeaux, c’est autant pour son physique qui dénote que pour son parcours singulier. Portrait.

Son improbable apparition sur la pelouse du stade Jacques Chaban-Delmas restera comme l’une des images les plus surréalistes de la saison de Ligue 1. Mais qui est donc ce numéro 33 trapus (1,70m, 75kg), dont le nom n’est pas même pas floqué sur le maillot ? C’est peu dire que Fabrice Apruzesse, 27 ans, fait le buzz depuis dimanche soir. En 17 minutes de jeu, ce joueur né à Marseille au mois de mai 1985 a fait exploser les réseaux sociaux. Un déchainement médiatique si fort que la direction de l’OM lui a carrément interdit de parler aux médias ce lundi, à l’issue de l’entraînement. L’intéressé, lui, aurait bien aimé raconter son incroyable histoire…

Improbable trajectoire que celle de cet attaquant de l’équipe réserve venu renforcer un effectif pro décimé par les blessures. Avant d’être recruté par l’OM cet été pour encadrer les jeunes de la CFA2, Fabrice Apruzesse passe deux saisons à Marseille Consolat (2010-2012), une formation de CFA. « Fabrice, c’est un super garçon, remarque Jean-Luc Mingallon, son président. Son surnom, c’est chouchou car il est le chouchou de tout le monde. Les réseaux sociaux ? Je ne sais pas pourquoi ils s’en sont pris directement à lui. Comme sa famille, il est fondu de l’OM. Il n’a rien demandé chouchou. »

L’OM lui interdit de parler

Après avoir bourlingué dans différents clubs amateurs, Apruzesse fait les beaux jours de Marseille Consolat en contribuant à la montée du club de CFA2 en CFA en 2011. Bordeaux lui fait même de l’œil mais le club de cœur de « chouchou », c’est l’OM. Sa surcharge pondérale, qui fait aujourd’hui le bonheur des impitoyables internautes, fait déjà parler. Jean-Luc Mingallon : « Les gens le voient très enrobé, mais je me souviens avoir dit mes défenseurs : "Chouchou est enrobé, mais attention, il va très très vite et il est très précis." »

Les journées d’Apruzesse sont alors bien remplies. L’homme travaille comme chauffeur-livreur pour une entreprise de boissons. « Il se levait très tôt, faisait la sieste et nous rejoignait à l’entraînement l’après-midi », se souvient le président de Marseille Consolat. Si son job a aussi été moqué sur la toile, l’intéressé a mis son travail entre parenthèse depuis qu’il s’est engagé avec l’OM. « Il a pris deux années sabbatiques et il est justement allé à l’OM pour arrêter de travailler, explique Mingallon. Il est mieux payé, il peut profiter de sa famille et jouer au ballon. » Et même en Ligue 1.

Aurélien Brossier