
L’OM a su saisir sa chance

Le défenseur nigérian a été un des meilleurs marseillais de la rencontre. - -
Dans cette belle affiche entre deux équipes que l’on donnait capable en début de saison d’aller disputer la suprématie lyonnaise, 5e et 2e avant le coup d’envoi, la question était de savoir si Marseille, en difficulté en 2009, allait résister à la forme éclatante des Girondins. Lyon ayant quelques heures plus tôt gardé ses distances (46 points) en allant gagner à Nice (3-1), il n’était plus question pour les joueurs de Laurent Blanc de dépasser le leader mais de le serrer au train.
Dans un Vélodrome qui s’apprêtait à être sevré de ballons avec la réception de l’Argentine mercredi en amical contre la France, les VIPs affluaient, avec notamment Domenech et Drogba dans les loges, alors que les cotillons recouvraient la pelouse. Dans cette atmosphère festive, Bordeaux s’emparait du match. Chamakh (3e), Jussie (8e) ponctuaient d’occasions franches un premier quart d’heure girondin. Puis profitant d’une légère baisse de régime, les Marseillais rééquilibraient les débats. Taiwo (23e), puis Rodiguez (30e) donnaient à l’OM deux occasions pour ouvrir la marque. Passé la demi-heure de jeu, le climat su le terrain commençait à dégénérer, avec une bagarre générale et trois cartons (Ziani, Diawara et Hilton). Cavenaghi manquait l’immanquable dans son face à face avec Mandanda (39e), sublimé ce soir par l’enjeu. Taiwo sauvait la maison blanche et azur d’un superbe retour alors que Jussiê qui avait effacé le portier phocéen partait seul au but (49e). Quelques minutes plus tard, alors que Bordeaux maitrisait toujours le jeu, le malheureux Chamakh inscrivait contre son camp, sur un coup France de Ziani, que le Marocain s’apprêtait à écarter (57e). C’était assez injuste au regard du nombre d’occasions girondines, mais c’était aussi la sanction d’un manque de finition dans les actions franches que les joueurs de Blanc avaient connu plus tôt dans le match. Les visiteurs manquaient l’égalisation sur une tête de Gourcuff (60e). Nouvelle alerte sur le but de Mandanda, avec Wendel dont le tir était repoussé par le poteau… qui rebondissait sur le dos du gardien olympien.
Leur manque de réussite, symbolisé par ce csc de Chamakh, commençait à miner la confiance des Bordelais, à l’image de cette sortie hasardeuse de Ramé, dont profitait Wiltord ; mais le but était finalement refusé par M. Bré. Il ne restait plus qu’un quart d’heure, et l’OM ne faisait que se bonifier, campant dans le camp adverse. Brandao manquait d’alourdir le score (79e). Nouveaux échauffourées à l’initiative du Brésilien et de Chalmé. Ramé sauvait Bordeaux sur un tir à bout portant de Cheyrou (83e). Ça chauffait pour les joueurs au scapulaire ! Diawara, héros contre Paris il y a une semaine, écopait d’un second jaune (86e), et quittait le terrain, consolé par Gourcuff. Bordeaux finissait à dix, mais dans leurs têtes les Girondins n’y étaient plus. On frisait l’incompréhensible lorsque M. Bré mettait un jaune à Civelli pour être rentré précipitamment en remplacement de Rodriguez ! Les dernières minutes allaient être entrecoupées d’arrêts de jeu, l’arbitre distribuant les cartons à tout va, 8 au total sur la rencontre, dont 2 pour Diawara.
Bordeaux est reparti frustré, alors Marseille goutait sans retenue cette victoire à laquelle peu auraient cru avant le coup d’envoi. C’est la fin d’une mauvaise série pour les joueurs d’Eric Gerets, qui reviennent avec 41 points à une longueur de Paris, 3e. Bordeaux, toujours dauphin, voit quand même Lyon garder ses distances avec un matelas de 4 unités, et Paris lui coller aux basques avec le même nombre de points. Sur place. Mauvaise opération et coup d’arrêt pour les hommes du Président à qui tout réussissait depuis le début de l’année.