L’OM a-t-il vocation à jouer un rôle social ?

Capitaine Larqué et Pape Diouf, ex-président de l’OM, ont débattu sur RMC sur le rôle que peut avoir l’OM dans les violences qui frappent actuellement la ville de Marseille. Eric Di Meco avait également son mot à dire sur le sujet.

Frappé par le décès tragique de son fils, Adrien, José Anigo, le directeur sportif de l’OM a révélé ce vendredi dans L’Equipe qu’il était prêt à mener des actions dans les quartiers nord de Marseille. « Si je demande à ce que l’OM s’y implique, l’OM s’impliquera et Vincent (Labrune, le président) sera à 1000% derrière moi. » Mais le club phocéen peut-il et doit-il aider Marseille à résoudre ses graves problèmes de violence ?

Pape Diouf : « Le football ne peut pas tout porter »

« Pour moi, c’est oui et non. Il ne faut pas déposséder le personnel politique local de ses attributions. L’OM ne peut pas résoudre l’histoire des quartiers. C’est un problème beaucoup plus ancien. Marseille est une ville coupée en deux. La ville du sud et celle du nord, côte à côte mais dos à dos. Ce n’est pas seulement un problème de violence et de sécurité mais un problème social. Il n’a jamais été pris à bras le corps par les politiques. Ce que nous devons éviter, c’est d’isoler le foot du reste de la société. Le football en peut pas tout supporter. Ne lui faisons pas tout endosser. Lorsque j’étais président, j’avais toujours veillé à ce que l’Olympique de Marseille ne s’exclut pas des opérations caritatives. Mais ce n’est pas le nœud du problème. Le club ne peut pas porter la politique de la ville. »

Capitaine Larqué : « L'OM et le foot doivent avoir un rôle social »

« On ne dit pas que seul l’OM peut résoudre les problèmes de violence mais que l’OM et le football doivent avoir un vrai rôle social, qui a parfois échappé aux dirigeants, parfois faute de moyens et d’implication. Aujourd’hui, il n’y a rien de mieux qu’un club de football avec des règles à respecter pour sortir certains petits ou certains ados d’un ghetto dans lequel ils sont enfermés. C’est incontestable. Au travers de ses licenciés et notamment de sa section amateur, l’OM a un rôle social. Mais comme tous les clubs. »

Eric Di Meco : « L'OM est resté recroquevillé sur lui-même »

« L’OM a fait ces derniers temps des opérations dans les quartiers. Mais là où José (Anigo) a raison, c’est que n’était pas le cas avant. L’OM est resté recroquevillé sur lui-même et avait du mal à sortir dans les quartiers. Ce n’est pas suffisant vu l’impact qu’a le club. On sait que c’est un vecteur social important et qu’il y a moyen de faire beaucoup plus. Que les dirigeants de l’OM aujourd’hui aient envie de s’impliquer, je trouve que c’est une bonne chose mais on sollicite beaucoup l’OM, et c’est dur pour les bouger, d’avoir les joueurs et les dirigeants. Ca appelle à se rendre disponible. Est-ce que les joueurs de l’OM sont prêts à le faire ? Ce n’est pas évident non plus d’aller dans les quartiers toute une après-midi les mercredis avec des gamins qui ne sont pas toujours faciles. C’est une vraie implication. Il faut que tout le monde s’y mette, mais il y a aussi un travail de fond à faire par l’Etat. La protection des gens à Marseille est de la responsabilité de l’Etat, c’est régalien. »

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