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L’OM bluffe-t-il ?

Jean-Claude Dassier

Jean-Claude Dassier - -

En laissant planer le doute sur un éventuel boycott du match à Paris le 7 novembre, le club marseillais entend faire pression sur la Ligue. Mais cette décision radicale a peu de chance d’aboutir.

Sur le terrain d’entraînement de la Commanderie, la discussion est intense. Grands gestes de main à l’appui, Jean-Claude Dassier converse avec Didier Deschamps et Guy Stéphan depuis une dizaine de minutes. Mais impossible de savoir ce qui se dit. L’entraîneur marseillais va même jusqu’à se cacher la bouche pour éviter que les caméras ne capturent ses paroles.

Il semble pourtant évident que le PSG-OM du 7 novembre est au cœur des débats. Au lendemain de la réunion entre les dirigeants et les supporters marseillais, Jean-Claude Dassier tente d’expliquer au staff la position du club. Et de lui préciser si l'éventualité d'un boycott est réelle ou non.

Pour l’instant, les Marseillais se contentent de faire appel de la décision de la Ligue, afin de récupérer leur quota de places. Ils devaient déposer un recours devant la commission d’appel de la Ligue ce mardi. Et la décision d’un éventuel boycott n’a pas encore été prise. « Boycotter la rencontre ? Ce serait prématuré », répondait d’ailleurs le président marseillais lundi soir.

Les supporters croient au boycott

Du côté de la Commanderie, personne ne semble de toute façon croire à une telle décision. Guy Stéphan a bien du mal à masquer ses doutes. « Evidemment, je comprends la déception des supporters, glisse l’entraîneur adjoint de Didier Deschamps. Mais en même temps, on est des compétiteurs. On a envie de jouer et de gagner les matches. L’an dernier (sans les supporters marseillais, ndlr), on avait gagné 3-0 au Parc… » Et de conclure de manière définitive : « Il vaut mieux arrêter sur ce sujet, j’ai dit ce que j’avais à dire. »

Le problème, c’est que les supporters marseillais sont plus que déterminés. Les neuf associations ont contacté neuf avocats pour plaider leur cause devant le tribunal administratif. Une manière d'avoir plus de poids qu’avec un avocat commun. Elles entendent jouer sur le principe d'égalité, qui devrait en théorie leur permettre d'être traités de la même manière que les autres supporters.

Si les 2000 places réclamées ne leur sont finalement pas allouées, les supporters croient même à la solution ultime du boycott. « Dassier doit aller au bout de son engagement », confie un de leur responsable. Tiraillé entre deux feux, le président marseillais va devoir faire un choix.

C. Z. (avec F. G., à Marseille)