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L’OM donne un coup de main à Montpellier

Olivier Giroud

Olivier Giroud - -

En concédant sa 11e défaite en 12 matchs face à Montpellier ce mercredi au Vélodrome (1-3), l’OM a fait les affaires du leader du championnat. Les Héraultais prennent trois points d’avance sur le PSG à sept rencontres de la fin de la saison.

Une ambiance de huis-clos, un stade à moitié vide, où seuls les chants de leurs 200 supporters sont audibles, où des banderoles des locaux demandent la défaite de leur hôte. Un adversaire à la qualité technique affligeante, avec cinq changements dans l'équipe de départ, à l’envie éteinte ou presque, un unique joueur semblant avoir à cœur de redresser enfin la tête. Les Montpelliérains auraient pu copier « La Belle au bois dormant » ce mercredi au Stade Vélodrome. Ils auraient pu être anesthésiés par l’apathie marseillaise chronique. Mais Olivier Giroud, avec 19e but de la saison en Ligue 1 (49e), et Younes Belhanda, d’abord buteur sur penalty (7e) puis d’une reprise de volée extraordinaire (71e), ont réveillé le leader (1-3).

Au sortir de ce match en retard de la 30e journée, reporté pour laisser l’OM s’incliner tranquillement deux fois en une semaine contre le Bayern Munich, Montpellier compte désormais 3 points d’avance sur le PSG et presque 4 avec leur différence de buts de + 29 contre + 23 aux Parisiens. Ce scénario, s’imposer à Marseille pour la première fois depuis 1963, les Montpelliérains l’espéraient plus ou moins secrètement. Olivier Giroud n’en avait pas vraiment besoin, mais il avait rappelé aux Marseillais la victoire bordelaise au Parc des Princes en 1999. Francis Llacer avait mis une dizaine d’années à reconnaitre que lui et certains de ses coéquipiers parisiens n’étaient alors pas à 100%.

Il n’a fallu que 420 secondes pour que des doutes apparaissent sur la motivation de l’OM, sur sa volonté de gêner le rival parisien dans la course au titre. André-Pierre Gignac, titulaire pour la deuxième fois de la saison en Ligue 1 et la première depuis le 6 novembre, dévissait sa tentative de relance. Rod Fanni s’enroulait autour de John Utaka. Sur le coup-franc, Djimi Traoré commettait une flagrante faute de main. Et Younes Belhanda ouvrait le score sur penalty. Un enchainement d’erreurs peut-être troublant pour certains. Pour d’autres, simplement la démonstration de la faiblesse incroyable de l’OM depuis sa dernière victoire, le 22 février.

Quand Gignac repousse Deschamps…

Incapables de construire, de soutenir les timides mouvements offensifs, les Marseillais ont pourtant vu leur honneur temporairement préservé par Stéphane Mbia. Le Camerounais, qui sautait sur tous les ballons convoités par Olivier Giroud, a égalisé de la tête après une déviation de Brandao (33e). Didier Deschamps paraissait alors un peu moins circonspect sur le banc de touche. Mais au retour des vestiaires, après que Benoit Cheyrou ait été déséquilibré sur un contact, Djimi Traoré, encore lui, était trop lent sur le côté pour rattraper Souleymane Camara, qui déposait le ballon sur la volée gauche d’Olivier Giroud (49e). Et quand André-Pierre Gignac n’avait plus qu’à faire trembler les filets héraultais, l’ancien Marseillais Garry Bocaly sauvait du genou sur la ligne (54e).

Sûrement agacé à la pause par le sommeil dans lequel était tombée son équipe en première période, René Girard a été ensuite définitivement rassuré par le bijou de Younes Belhanda (71e). Servi par Olivier Giroud, il contrôlait de la poitrine et envoyait le ballon dans la lucarne d’un Steve Mandanda impuissant. Il postule, à sept journées de la fin, pour le prix du plus beau but de la saison. Et encore plus important, à un premier titre de champion de France pour Montpellier. A l’OM l’énième affaire Gignac, qui a refusé de serrer la main de Didier Deschamps à sa sortie du terrain (61e), animera comme la série de 12 matchs sans victoire l’avant-finale de la Coupe de la Ligue samedi contre Lyon. Au Stade de France, un troisième succès consécutif dans la compétition n’effacera pas un goût pour le pathétique qui n’en finit plus de donner des maux d’estomac aux supporters marseillais.

Le titre de l'encadré ici

Deschamps : « Des décisions contraires »|||

Si Didier Deschamps ne conteste pas la supériorité montpelliéraine au Vélodrome ce mercredi (1-3), l’entraineur de l'OM regrette les décisions arbitrales. « Les Montpelliérains ont eu l’opportunité de mener au score sur penalty, a-t-il expliqué. On est revenus. Il y a une différence qui s’est vue entre les deux équipes. Encore une fois, on a eu des décisions contraires. Ce n’est pas la première fois. Je ne vais pas me réfugier derrière ça mais c’est la dure réalité. Si Montpellier est en tête, c’est que cette équipe fait de bonnes choses. Ils sont très réalistes. Il y a de la qualité. Je regrette qu’au début de l’action qui amène le deuxième but, il y ait une faute qui peut être sifflée. Et il y a au moins un penalty, aussi. Le scénario les a galvanisés. Ça a fait l’effet inverse sur nous. »

LP