L’OM droit au titre

Mathieu Valbuena a inscrit le premier but phocéen - -
Comment appeler ça autrement ? C’est bien la fameuse « réussite du champion » qui a accompagné les Marseillais dans leur périple boulonnais. Ils ont attendu la toute dernière minute pour atteindre le stade de la libération, grâce au sifflet de M. Vileo et au pied gauche de Taïwo. En enchaînant un sixième succès de rang en L1, l’OM empêche ses rivaux de combler leur déficit, cinq unités à ce jour qui leur suffiraient amplement au soir du 15 mai. Il semble un peu plus probable chaque journée passée que Marseille se prépare ce soir-là, avec Grenoble en guise de cerise sur le savoureux gâteau, à une fête comme elle n’en a plus connu depuis 1992, sans faire insulte au gentil défilé d’après Coupe de la Ligue.
Au moment du décompte final, qui sait si la décision de M. Vileo ne pèsera pas de tout son poids ? Personne n’aurait crié au scandale s’il n’avait pas accordé ce penalty au Nigérian, pour une main pas vraiment coupable de Lachor. Dura lex, sed lex, disent les sages et le symbole est souligné par le buteur nordiste Jérémy Blayac : « C’est un match à l’image de la saison. On n’a pas la réussite. Marseille, si. » Tout est dit, ou presque. Boulogne sera relégué, Marseille, s’il continue à ce rythme, sera champion.
Du bus, du bus, du bus
A voir Valbuena se cacher sous son maillot au moment de la sanction de Taïwo, à le voir se ruer vers ses partenaires comme s’ils venaient de gagner le titre, on perçoit l’énorme soulagement. Dans l’attitude de l’OM, en seconde période surtout, on a senti la peur d’en faire trop, l’obligation de gérer. A contre nature. Oubliés les mouvements veloutés qui ont mis Valbuena sur orbite pour un poteau puis l’ouverture du score (44e), au bout d’une première période débutée piano par les Olympiens. Le second acte est d’abord juste maîtrisé. L’OM joue en contres, éclairé par le maestro Lucho. Mais un corner mal repoussé, Brandao trop court et voilà Blayac qui fusille Mandanda et relance le championnat (84e). Avant que Taïwo, dix minutes plus tard, offre aux siens un douzième match de L1 sans défaite et une confortable avance à sa tête.
La nuit s’annonçait longue pour les Olympiens. Ils ont déjà goûté à l’inconfort d’un bus entre Auxerre et le Touquet (plus de 500 kilomètres). Le retour jusqu’à Marseille se fera dans les mêmes conditions, ce qui révoltait M’Bia en fin de match : « Ce n’est pas normal de faire douze heures de bus. Mais on va savourer cette victoire car elle est très importante pour la suite. » Ils auront le temps de contempler de bas en haut ce qui pourrait bientôt être, de nouveau, leur royaume.