L’OM en rade

Réduit à dix en fin de match, Marseille doit se contenter du partage des points à Brest (0-0). Si l’OM reste au contact du podium, le champion de France sortant ne rassure pas, avec ce cinquième match sans victoire, avant la trêve.

Pour la première fois en trois ans, l’OM ne passera pas les fêtes avec une défaite sous le sapin. Mais le champion de France ne s’est pas rassuré pour autant. Les Olympiens étaient venus avec des ambitions. Celles notamment de renouer avec un succès qui les fuit depuis le 27 novembre et la venue au Vélodrome de Montpellier (4-0). Ils devront se contenter de deux points de moins, suite à leur nul à Brest (0-0). « Ce soir, on a patiné dans tous les sens du terme, a râlé Didier Deschamps. Quatre nuls et quatre points sur quinze points possibles, ce n'est pas un bon rythme, heureusement les autres non plus n'avancent pas. C'était très difficile pour nous, étant donné l'état du terrain, et les organismes étaient très fatigués. On était face à équipe dynamique, pleine d'agressivité, on a été en souffrance. Ce soir, je considère qu'on a gagné un point. »

Chaque mot de l’entraîneur marseillais est pesé. Soupesé même. Et reflète avec lucidité la situation dans laquelle se trouve l’OM à la fin des matches aller. Avec quatre points pris lors de ses cinq derniers matches, Marseille tourne à vide. Hier soir, le groupe phocéen a bien tenté, pourtant, de remettre de l’ordre dans ses idées. Mais ni la pelouse de Francis-le-Blé, grasse et abîmée par endroits, ni la solidarité adverse n’ont aidé les partenaires d’André-Pierre Gignac, une nouvelle fois transparent, de forcer leur destin.

Brest toujours invaincu à domicile

« On connaissait le pouvoir de percussion des Marseillais, confie Oscar Ewolo. On savait aussi qu’ils avaient des joueurs puissants et techniques. On voulait prendre un point sur ce match et on a fait les efforts qu’il fallait pour l’obtenir. » Avec un peu plus d’audace, Brest aurait même pu obtenir mieux. Et récompenser ses supporters, venus en masse garnir les tribunes de Le-Blé. Il aurait fallu pour cela que la frappe de Grougi, complètement seul au second poteau, ne finisse pas sa course au cœur du poteau droit de Mandanda (33e).

Marseille a souffert. Un peu. Dominé, beaucoup, surtout en seconde période. Mais le tir de Lucho Gonzalez ne fait pas vaciller Steeve Elana (68e). Au contraire. Il rappelle à quel point l’OM, réduit à dix en fin de match après l’expulsion de Kaboré (85e) n’est pas en odeur de sainteté dans le Finistère. Comme en 1991, la formation phocéenne quitte Brest avec le partage des points. Et une fois de plus, le SB 29 ne connaîtra pas les affres d’une défaite face aux hommes de Didier Deschamps. Avec 28 points dans l’escarcelle, Brest, seule équipe invaincue à domicile en 2010, va passer les fêtes au chaud. Pas le cas de l’OM… même si le tenant du titre ne compte « que » trois points de retard sur le leader lillois. « La saison dernière, on a réussi à rattraper nos points perdus, c’est vrai, prévient Steve Mandanda. Cela ne veut pas dire qu’on pourra le faire à chaque fois. » L’ombre d’une menace.

Alix Dulac