L’OM face à son histoire

Les deux Marseillais veulent s'imposer au Parc des Princes. - -
Edouard Cissé n’a pas oublié le 18 avril 1990. Ce jour-là, on dispute la demi-finale retour de ce qu’on appelait alors la Coupe d’Europe des clubs champions. Dans un stade de la Luz en feu, la main de Vata envoie Benfica en finale (1-0). Et l’OM en enfer. On joue alors la 83e minute. Les rêves européens des Olympiens s’effondrent. « C’est la première fois que j’ai pleuré, se souvient le milieu de terrain de l’OM, alors âgé de 12 ans. Quand j’étais gamin, je supportais deux équipes : Paris et Marseille. Alors quand l’une ou l’autre perdait, j’étais déçu ! »
Pour l’ancien Parisien (il a quitté le PSG en 2007) comme pour tous les Marseillais, ce mois de mars 2010 sera riche en émotions. Et en retrouvailles. Après avoir écarté le FC Copenhague mercredi (3-1), les joueurs de Didier Deschamps vont en effet retrouver le 8 mars leurs anciens bourreaux portugais en huitièmes de finale de la Ligue Europa. Vingt ans après. Un rendez-vous à l’arrière-goût de revanche qui s’annonce épicé entre deux clubs à la recherche de leur glorieux passée européen.
Mandanda : « Paris, cela reste un match spécial »
Mais avant de défier le club aux deux Ligues des champions (1961 et 62), l’OM doit d’abord se concentrer sur le championnat, l’objectif numéro 1 des Marseillais. Cela passe par un résultat à Paris dès dimanche (21h). Avec PSG-Marseille, les Phocéens ont aussi rendez-vous avec l’histoire. Le « clasico » n’est jamais un match comme les autres : « Malgré tout ce qu’on peut dire, cela reste un match spécial, confirme Steve Mandanda. J’adore les PSG-Marseille. Jouer au Parc, c’est extraordinaire. Il y a une grosse ambiance. » Deschamps appuie : « C’est une rencontre et un contexte à part. » Abriel conclut : « C’est un match pour les supporters. Ils seront à bloc. Ce sera intense. »
Mais au-delà du folklore du match, qu’on espère pacifique malgré de lourdes craintes, l’enjeu est de taille pour les Olympiens. Excepté le faux-pas à Lens en Coupe de France (3-1), l’OM reste sur six victoires de rang. A six points du leader bordelais avant cette 26e journée, les Marseillais ne veulent surtout pas enrayer la dynamique de la victoire dans la capitale. « On y va pour gagner, assure le néo-international Benoît Cheyrou. L’objectif est de poursuivre notre bonne série car on a grillé beaucoup de jokers lors de la première partie de saison. » L’entraineur provençal est clair : « On n’y va pas la fleur au fusil ou en chantant… »
Prudents mais assumant pleinement leur rôle de favoris sur une pelouse où ils n’ont plus perdu depuis 2004, les partenaires de Mamadou Niang sont dans les starting-blocks pour relever tous les défis. Après le PSG et Benfica, l’OM achèvera ce mois de mars par la finale de la Coupe de la Ligue face à Bordeaux. Privé de titre depuis 17 ans, l’OM aura là-aussi rendez-vous avec son histoire.