L’OM fait la sourde oreille

Elie Baup - -
Amateurs de spectacle, amoureux des beaux gestes et des buts en pagaille, passez votre chemin. Ne vous attardez pas autour du Stade Vélodrome. Ni aux alentours du centre Robert Louis-Dreyfus. Cette saison, l’OM a pris un abonnement au succès. Etriqué. Compliqué. Poussif. Mérité souvent. Mais jamais spectaculaire. C’est simple. Avant son déplacement à Lorient, ce samedi (17h), l’OM pointe tout en haut du classement des… équipes à avoir compilé le plus de succès sur le score minimaliste de 1-0.
Onze victoires, record européen actuellement en cours. Et les Phocéens ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. « Oui, on essaye de battre ce fameux record des 1-0 sur une saison », confiait Elie Baup après le succès (devinez combien…) de ses joueurs face à Brest le week-end dernier. Une victoire acquise grâce à un coup-franc de Cheyrou dans les derniers instants de la première période.
Un mal qui dérange
Le technicien olympien plaisante bien sûr. Lui aussi aimerait voir son équipe pratiquer un football plus alléchant et avoir plus de marge, surtout, sur ses adversaires. « Il a manqué dans les 30 derniers mètres, la passe, l’accélération, l’appel décisif, note Baup. On a une bonne préparation, on arrive à combiner mais pour convertir tout ça par un 2e but, on a du mal. » Un mal qui dérange les observateurs, ennuie le public et suscite les critiques de la presse. Mais ne désespère pas, loin de là, les principaux intéressés.
« Je peux comprendre certaines critiques, je peux comprendre que les supporters ne prennent pas de plaisir, je peux comprendre que vous ne preniez pas de plaisir… mais aujourd’hui le plus important, c’est de prendre un maximum de points. Et peu importe la manière. » Steve Mandanda a parlé. Et le discours du capitaine marseillais est on ne peut plus clair.
Baup : « Si on tente des trucs qu’on ne sait pas faire… »
Conscient de ses limites, de son effectif loin d’être pléthorique et de son manque de maitrise dans le jeu, l’OM s’en remet à son principal atout depuis le début de la saison : l’efficacité. Et ne comptez pas sur les Phocéens pour tenter autre chose, même si Mathieu Valbuena confiait récemment « vouloir améliorer le contenu ». « On doit être imperméable à toutes ces critiques parce qu’on doit rester dans notre truc, insiste Baup. Si on tente des trucs qu’on ne sait pas faire, on va se mettre dans la merde. » Et ça, il en est hors de question pour le dauphin du PSG, plus que jamais lancé, à cinq matches de la fin, dans la défense de son billet direct pour la prochaine Ligue des champions.
« Il reste cinq matches dans le sprint final et ce sont des points qui sont décisifs pour la Ligue des Champions la saison prochaine, rabâche Mandanda. Vous pouvez dire ce que vous voulez, ce n’est pas un problème. Une victoire, c’est trois points et aujourd’hui on ne regarde pas la qualité de jeu. Ce qui compte, c’est l’efficacité. Sincèrement, je le dis et je le répète. Il reste cinq matches et si je dois tous les gagner 1 à 0, je les gagne 1 à 0. » Le Vélodrome est averti. Le Moustoir, qui accueillera en fin d’après-midi les Phocéens également. L’OM ne se déplace pas pour faire le show. Mais pour faire dans l’efficace. La prochaine C1 est à ce prix.
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