L’OM touche le fond

Loïc Rémy et Mathieu Valbuena - -
Ce n’était arrivé que deux fois depuis la remontée en Ligue 1, en 1996. L’histoire de l’OM s’est enrichie vendredi soir à Ajaccio. Pour le pire. Crucifiés par Benjamin André à la 88e minute et battus (0-1) pour la quatrième fois d’affilée en Ligue 1, après leurs défaites à Brest (0-1), contre Toulouse (0-1) et à Evian (0-2), les Marseillais de 2011-2012 ont égalé dans la médiocrité leurs prédécesseurs de 1996-1997 et 2006-2007. Relégués à huit points de la troisième place occupée par Lille, qui se déplacera ce samedi soir (21h) à Lyon, ils voient la qualification pour la prochaine Ligue des champions s’envoler irrémédiablement.
Dans les prochains jours, les messages de confiance, que le président Vincent Labrune et l’entraîneur Didier Deschamps se sont évertués à faire passer cette semaine, ne cacheront pas la crise. Pour la première fois depuis 2007, l’OM ne sera vraisemblablement pas en mesure de finir sur le podium de la Ligue 1 au printemps 2012. Les 20 millions d’euros de la piste aux étoiles, s’ils n’ont pas été budgétés après le début de saison catastrophique, ne viendront pas remplir les caisses. La fuite des talents, elle, prendra peut-être du relief. Et il s’agira de faire profil bas à deux ans de l’inauguration du nouveau Stade Vélodrome.
Ce scénario de la peur s’est un peu plus précisé en Corse, où Didier Deschamps a pourtant relancé Loïc Rémy et Mathieu Valbuena, qui revenaient de blessure, en seconde période. Toujours aussi inefficace offensivement, l’OM n’a pas réussi à marquer pour la quatrième fois d’affilée malgré le retour de ses deux meilleures armes. Le précédent de l’hiver 2007 est égalé. Le triste record de l’été 2001 (cinq matchs consécutifs sans but) ne tient qu’à un fil. « La situation devient difficile mais on va se battre pour accrocher la 3e place, assure Didier Deschamps. Ce sera dur mais on y croit encore. »
Deschamps : « On y croit encore »
Dur, parce que ces cinq dernières années, le strapontin pour la Ligue des champions s’est joué en moyenne à 65 points. Il faudrait donc que l’OM en récolte 26 sur les 33 encore en jeu. Dur, aussi, parce que l’OM devra faire mieux que cinq équipes (Lyon, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Lille). « Il ne faut pas baisser la tête, maintient Vincent Labrune. Oui, c’est triste. Oui, c’est dur. Mais ce sont dans ces moments-là qu’il faut rester soudé. » Pour sauver les apparences, l’OM pourra miser sur sa finale de la Coupe de la Ligue contre Lyon le 14 avril et sur ses parcours en Coupe de France, avec un quart de finale contre Quevilly le 20 mars, ainsi qu’en Ligue des champions.
A San Siro, mardi soir, le 8e de finale retour face à l’Inter Milan ne sera pas simplement l’occasion de faire un coup à l’échelle européenne en confirmant la courte victoire décrochée à l’aller (1-0). Une performance, face à une équipe qui s’est reprise ce vendredi en gagnant au Chievo Vérone (2-0), servirait alors peut-être les intérêts nationaux. La venue de Dijon au Vélodrome le week-end prochain serait moins chaude et le contexte moins pesant. Il sera pourtant impossible d’oublier qu’un retour en Ligue des champions est devenu un mirage en cet hiver historiquement négatif pour l’OM.