La belle et la bête

Le choc de la 26e journée de championnat oppose ce dimanche soir (21h) au stade-Vélodrome des Marseillais surpuissants à des Lillois séduisants mais en perte de vitesse depuis un mois. Une affiche aussi alléchante que décisive dans la course pour le titre.

Certaines questions irritent parfois Didier Deschamps. Elles ont au moins le mérite de donner de bonnes réponses. « Etre ou ne pas être un beau champion ? Mais combien de fois j’ai entendu parler de ça, s’emporte le technicien phocéen. Etre un beau champion est le cadet de mes soucis ! L’équipe qui est championne, c’est celle qui a été meilleure que les autres. »

Le sujet n’est pas évidemment pas abordé par hasard. Ce dimanche soir (21h), les champions de France accueillent l’équipe la plus spectaculaire du championnat. Emmenée par son trio offensif de feu (31 buts pour Hazard, Sow et Gervinho), la meilleure attaque de L1 (43 buts) régale le public. Une réussite qui n’impressionne pas plus que ça Souleymane Diawara : « Lille joue bien, ok, ils marquent beaucoup de buts, comme l’an passé, remarque le défenseur marseillais. On disait que c’était le Barcelone du foot français. Mais à la fin, le Barça a fini premier de son championnat. Les Lillois quatrièmes. C’est bien de pratiquer un beau football, mais le résultat, c’est à la fin du championnat. On verra qui aura le plus beau sourire. »

Deschamps : « Lille joue mieux que nous… mais on est là »

Bien moins spectaculaire, le jeu marseillais ne déchaîne pas la passion. On s’est même très souvent ennuyé au Vélodrome cette saison. Seulement voilà. Alors que les Lillois n’ont plus gagné dans le temps réglementaire depuis cinq matches, toutes compétitions confondues, les Marseillais, eux, restent sur quatre victoires de rang en championnat : « Même si tout le monde disait que leur jeu était moyen, on savait qu’on retrouverait les Marseillais en haut du tableau », soutient Rudi Garcia. Didier Deschamps, lui, n’a pas eu besoin de faire beaucoup travailler sa mémoire pour rappeler que «les Lillois avaient huit points d’avance il y a un peu plus d’un mois. Ils en ont perdus alors que nous, on en a gagnés. Cette saison, Lille joue mieux que nous… mais on est là. » Paroles de « DD la malice ».

Avant de défier Rennes et le PSG, deux autres membres du « club des 5 », ainsi que Manchester United en Ligue des champions, l’OM ne compte plus qu’une unité de retard sur son adversaire du soir. A l’image du match aller, remporté 3-1 par les Marseillais, la solidité et le réalisme offensif auront-ils raison du football champagne des Nordistes ? C’est l’un des grands intérêts de ce choc au sommet, sans doute le plus alléchant que puisse offrir aujourd’hui le football français. Car au-delà d’une opposition de style, les deux formations seront au complet, même si Didier Deschamps ne prendra aucun risque avec Valbuena et Gignac, de retour de blessure. Quant aux Lillois, lassés de joueur sur leur champ de patates, ils sont même enthousiastes à l’idée d’évoluer sur la pelouse du Vélodrome. Et Rudi Garcia a même un pressentiment : « Ce sera un grand match », promet le coach nordiste.