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La fin des conflits d'intérêts? Les principaux dirigeants de la LFP et de la FFF devront faire une déclaration d'intérêts

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Pour éviter les conflits d'intérêts, les dirigeants du conseil d'administration de la LFP et du comité exécutif de la FFF devront réaliser une déclaration d'intérêts auprès du Conseil national de l'éthique.

Ils vont devoir montrer patte blanche. Les membres des plus hautes instances dirigeantes du football français devront désormais remplir une déclaration d'intérêts afin de prévenir les conflits d'intérêts. Cela concerne notamment les membres du comité exécutif de la Fédération française de football (FFF), mais aussi les personnes composant le conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) et tous les membres des commissions de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).

L'annonce a été faite mardi 22 avril par le Conseil national d’éthique et de déontologie de la FFF, dont les membres devront aussi faire cette déclaration d'intérêts. Le formulaire rempli par les dirigeants sera examiné "dans la plus grande confidentialité" par cette instance.

Les états-majors de la LFP et de la FFF (présidents, vice-présidents, trésoriers, secrétaires généraux) sont déjà soumis à cette obligation auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui s'occupe de recevoir et contrôler les déclarations faites notamment par les membres du gouvernement et les élus parlementaires. Mais contrairement à ces derniers, les autres dirigeants du football désormais concernés n'ont pas à faire état de leur situation patrimoniale.

Le Conseil de l'éthique formulera des "recommandations"

"C'est une mission qui nous a été confiée tout récemment par la loi, qui vaut pour toutes les fédérations sportives. Il appartient au conseil de l'éthique de chaque fédération de fixer la liste des dirigeants du fooball, nationaux ou régionaux, qui devront souscrire à une déclaration d'intérêts", a expliqué Frédéric Thiriez, ancien président de la LFP et désormais à la tête de ce Conseil national d'éthique.

En vertu de la loi du 2 mars 2022 sur la démocratisation du sport en France, les dirigeants en question devront faire état de leurs "activités profesionnelles hors football", ainsi que de leurs "activités bénévoles hors football" et, le cas échéant, celles de leur partenaire, a détaillé Frédéric Thiriez. "Quand cette déclaration sera remplie, il appartiendra au Conseil de l'éthique de les examiner et de statuer sur la question de l'éventuel conflit d'intérêt", a-t-il précisé.

"Si nous estimons qu'il y a un conflit d'intérêt, nous en parlerons avec la personne, que nous auditionnerons. Nous formulerons une recommandation en espérant que la personne s'y conforme. Ça peut être l'abandon de telle activité qui nous semble en conflit d'intérêt. Ou ça peut être de se déporter dans telle ou telle affaire qu'il aura à connaître comme dirigeant de football", a aussi expliqué Frédéric Thiriez. "Ce n'est pas la mission la plus amusante de notre Conseil de l'éthique, c'est beaucoup de paperasse pour les dirigeants en question, je reconnais, et c'est beaucoup de travail pour nous. Mais c'est la loi qui nous l'a confié", a conclu l'avocat de métier.

Julien Absalon avec Nicolas Pelletier