La Ligue 1 fait allégeance

Eden Hazard - -
Un plébiscite ! Quand Eden Hazard et ses coéquipiers monteront sur leur trône, peut-être dès samedi soir, ils n’auront pas besoin de lancer des enquêtes d’opinion à grande échelle pour évaluer leur cote de popularité. Car Lille, qui s’apprête à être sacré champion de France pour la troisième fois de son histoire après 1946 et 1954, est un nouveau souverain qui fait l’unanimité. Du voisin lensois respectueux au Girondin admiratif, en passant par le Corse exilé en Bretagne un peu jaloux et le Lyonnais nostalgique, c’est toute la France du foot qui fait aujourd’hui allégeance au LOSC.
« Pour être en haut, il faut les meilleurs joueurs et je pense que Lille a offensivement ce qui se fait de mieux en France, explique Frédéric Antonetti, l’entraîneur du Stade Rennais. Leur politique sportive est un exemple. » Des compliments et un petit côté envieux qu’il essaye tant bien que mal de démentir. « Ce qui explique la réussite de Lille ? Hazard et Gervinho, estime le technicien corse. Si vous mettez Hazard et Gervinho dans n'importe quel club, à Lyon ou à Marseille… Après, il faut savoir les utiliser, bien sûr. » Il serait d’ailleurs prêt à prendre sa voiture pour observer le talent du génie belge.
Toulalan : « Ça fait mal »
« Si je suis à deux heures de Lille, je ne vais pas voir jouer Lille, je vais voir jouer Hazard ! Quand il joue, il m’enchante », lance Frédéric Antonetti. Eric Bedouet, l’entraîneur intérimaire de Bordeaux, confirme ces louanges en avançant que le succès du LOSC est avant tout celui « de joueurs exceptionnels et d’un potentiel offensif fabuleux ». Pour son gardien, Cédric Carrasso, la réussite lilloise a un petit air de déjà-vu. « Ça me rappelle un peu Bordeaux il y a deux ou trois ans, explique-t-il. Mais arriveront-ils à gérer l’après ? C’est toujours la même histoire. C’est le plus dur. »
A 40 kilomètres de la « Capitale des Flandres », par contre, l’avenir du voisin ne suscite pas vraiment d’inquiétude. « Quand ils ont gagné la finale de la Coupe de France, j’ai envoyé un texto et j’appelé Michel Seydoux quelques minutes après, confie Gervais Martel, le président du RC Lens. Je ne fonctionne pas sur la jalousie. Ce qui arrive à Lille, sans faire de jeu de mots, ce n’est pas un hasard. » Même à Marseille et à Lyon, les deux favoris que les ambitieux Dogues ont domptés, la supériorité nordiste est admise. « Ça fait mal de les voir soulever les trophées, reconnaît Jérémy Toulalan. On se rend compte que ce sont des moments assez exceptionnels. » Aux Lillois de les savourer comme il se doit.