La Ligue 1 méprise-t-elle Boulogne ?

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Boulogne-sur-Mer est-il le bienvenu en Ligue 1 ? A en croire certains commentaires, la question mérite d’être posée. Son voisin valenciennois ne s’est pas gêné pour lui piquer son entraîneur, Philippe Montanier. Alors que ce dernier avait donné sa parole au club, il a mis son président Jacques Wattez devant le fait accompli : « Je suis déçu par la manière, souligne le dirigeant du Pas de Calais. Ce n’est pas très sympa. »
Ce qui est encore moins sympa, ce sont les commentaires et le scepticisme affichés par certains collègues désireux de voir Boulogne rester en Ligue 2. Avant de sombrer définitivement, Pascal Praud, le directeur général du FC Nantes, avait ainsi encouragé ses joueurs à terminer à la 18e place (le FCNA a finalement fini 19e, ndlr), misant sur une possible rétrogradation de l’USBCO après son passage devant la DNCG. Un affront pour Boulogne, même si Jacques Wattez feint l’indifférence : « Je n’attache de l’importance qu’à des gens qui en valent le coup, a répondu le président nordiste. Pascal Praud peut dire ce qu’il veut, cela ne me touche pas. Ça fait quinze ans que je suis président. Avec plus ou moins de difficultés, je suis toujours passé avec succès devant la DNCG. Je sais gérer un club de foot. »
Le président boulonnais peut se défendre, il n’en a pas fini avec les soucis. Et le premier concerne justement la DNCG. Avec un peu plus de 20 millions d’euros, Boulogne aura le plus petit budget de l’élite.
Mais plus que les finances, c’est surtout le stade de la Libération qui suscite l’inquiétude. L’enceinte boulonnaise qui dispose d’une capacité de 8.900 places n’est pas conforme pour la L1. Selon une jurisprudence du Conseil d’Etat, la Ligue ne peut pas empêcher la montée pour des raisons de capacité. Alors qu’une décision sera prise vendredi, l’incertitude sur l’homologation du stade boulonnais plane toujours.
Et Frédéric Thiriez ne plaisantera pas : « Boulogne a gagné le droit sur le terrain de jouer en L1 mais il y a des règles financières, sociales et quand on fait le choix du professionnalisme, il faut s’y plier, avertit le président de la Ligue. Il n’y a aucun a priori vis-à-vis de Boulogne. Lorsqu’on accède à l’élite de l’élite, il y a des exigences à respecter en termes de stade et de solidité financière. » Les Ch’ti, bienvenue en L1 !