La Ligue 1 se nivelle-t-elle par le bas ?

Le championnat de France est le plus homogène d’Europe : huit points seulement séparent le leader Brestois (21 points) des Lensois (19e avec 13 points). Sympathique ou inquiétant ?

Alors que les grands clubs européens sont exacts au rendez-vous dans leur championnat respectif, la Ligue 1 s’offre un leader inattendu avec le promu brestois. Le club breton incarne une Ligue 1 qui n’a jamais été aussi serrée.
Au soir de la 12e journée de championnat de Ligue 1, moins de deux victoires suffisent à un club relégable (excepté Arles-Avignon, 20e avec 5 points) pour se hisser au quatrième rang du classement, qualificatif pour l’Europa Ligue. Cinq points seulement séparent le champion de France marseillais (qui compte il est vrai un match de moins), 4e avec 18 points, de Lens, 19e avec 13 points.
Un resserrement des valeurs qui inquiète Didier Deschamps. « Je ne suis pas persuadé que ce nivellement soit bon pour le football français », tranche l’entraîneur olympien. Guy Lacombe, son collègue monégasque, préfère être indulgent pour le football français. « Même si cela prouve quelques faiblesses, ça montre aussi certaines valeurs comme celles très sympathiques de Brest. Ce n’est pas un mauvais championnat, il est juste très serré. »

Les gros piétinent

La faute aux grosses équipes qui piétinent mais aussi aux équipes modestes qui sont de mieux en mieux organisées. « Au tiers du championnat, quelques équipes ont bénéficié d’un calendrier favorable, souligne Rolland Courbis. Paris par exemple a joué sept fois à domicile alors que l’OM n’en a disputé que cinq avec un match en retard contre Rennes. »
Le consultant de RMC Sport évoque aussi « l’euphorie de la montée » pour un club comme Brest. « A l’inverse, plusieurs grosses écuries de Ligue 1 comme Lyon, Bordeaux ou Marseille ont connu des mises en route difficile dues à un manque de préparation de leur effectif », conclut l’ex-entraîneur de Montpellier. Pour lui, il faut juste être patient pour revoir les gros en tête du classement…