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La rédemption de Brandao

Décisif face à Toulouse, le Brésilien est en passe de gagner le respect de ses détracteurs

Décisif face à Toulouse, le Brésilien est en passe de gagner le respect de ses détracteurs - -

Auteur d’un doublé face à Toulouse en demi-finales de la Coupe de la Ligue (2-1 ap), l’attaquant brésilien de l’OM revit depuis le début de l’année.

A quoi tient une bonne réputation dans le monde du foot ? Pas grand-chose. Ce n’est pas Brandao qui dira le contraire. Décrié ces dernières semaines, le buteur brésilien s’est vu ériger en héros après son doublé décisif en Coupe de la Ligue devant Toulouse (2-1). « Malgré tout ce que l’on a pu dire sur lui, il reste un joueur indispensable pour nous », rappelle Didier Deschamps.

Quel est le problème au juste avec Brandao ? L’ancien buteur du Shakhtar Donetsk fait l’unanimité dans son club, où il dispose du soutien sans faille de l’effectif et du staff olympien. L’OM n’a pas oublié la bonne demi-saison effectuée l’an passé par le Brésilien (7 buts en 17 matches) ainsi que son apport énorme dans le registre défensif. Son arrivée avait notamment rééquilibré l’équipe…

Mais ce dernier suscite pourtant le débat chez les supporters. Pas assez technique pour certains. Pas réaliste pour les autres qui ne digèrent toujours pas son raté le 25 novembre dernier à Milan (1-1) alors que l’OM jouait une partie de son avenir en Ligue des Champions. « C'est facile quand on regarde un match à la télé… tout le monde rate des buts », s’emporte le Brésilien à l’époque. Sensible, il continue à bosser. Ecoute avec attention les conseils de son ancien footballeur de papa. Fait briller Benoit Cheyrou à Bordeaux (1-1) et Mamadou Niang au Mans (2-1). Et finit par retrouver le chemin des filets, en début d’année, à Saint-Etienne (3-2). Soit deux mois pratiquement après son manqué milanais.

« Un joueur qui fait mal »

« Mentalement, il me rappelle Djibril Cissé, confie le Toulousain Etienne Didot. Malgré la critique, il se relève toujours. » La preuve ? Brandao a déjà marqué à quatre reprises en 2010 et l’OM n’a pas encore perdu cette année avec lui titulaire (cinq matches toutes compétitions confondues, quatre victoires et un nul). « Moi, je le prends tous les jours dans mon équipe », affirme sans hésiter Philippe Montanier, l’entraîneur de Valenciennes, prochain adversaire des Marseillais en Ligue 1.

« Ce n’est pas Rudi Voller mais c’est toujours bien de l’avoir dans son équipe », confie le Lensois Eric Chelle, l’une des victimes de la « Bête ». En début de saison, Chelle avait pourtant glissé que ce n’était « pas un joueur de foot ». « J’avais dit ça sur le coup de l’énervement, reconnaît-il. Il n’avait pas été tendre avec moi. C’est un joueur qui fait mal, contre qui tu luttes pendant 90 minutes. L’OM avec lui et sans lui, ce n’est plus du tout la même chose. Mercredi prochain (16e de finale en retard de Coupe de France), j’espère qu’il ne sera pas en grande forme contre nous. » De la crainte dans le discours ? Du respect plutôt. Tout ce que recherche Brandao aujourd’hui.

A.D. avec F.G. (RMC Sport)