RMC Sport

Landreau : « On peut rivaliser avec le PSG sur une saison »

Mickaël Landreau

Mickaël Landreau - -

Très performant, Mickaël Landreau retrouvera son ancienne équipe du PSG ce dimanche soir (21h). Le gardien lillois estime que son club, comme les autres, peut résister à court terme aux moyens démesurés des Parisiens. Mais à long terme…

Mickaël, votre superbe état de forme va-t-il se prolonger face au PSG ce dimanche soir ?

J’espère que mes coéquipiers ne vont pas me donner l’occasion de briller. Je prépare les matchs de la même manière, parce que nous les gardiens, on ne sait pas ce qu’il va se passer, si on va toucher un, cinq ou dix ballons. Après, oui, il y a du travail sur des vidéos qui est fait pour emmagasiner le maximum de choses et essayer de répondre présent lorsqu’une occasion se présente.

Avez-vous suivi l’actualité mouvementée de ces dernières semaines au PSG, avec notamment un début de saison poussif ?

On était déjà très préoccupé par notre programme. Paris, ce ne sera jamais un long fleuve tranquille et je ne vois pas pourquoi pas ça changerait. Mais il y a tellement de qualité qu’on n’imagine pas que le PSG va rester dans le ventre mou du championnat. Ils vont remonter, en espérant que ce soit le plus tard possible. Nous, on aborde ce match avec de l’envie et une pression un peu moindre compte-tenu de notre résultat contre Copenhague. Mais on sait qu’ils ont énormément de qualités individuelles et de talents. Quand le collectif prendra, ce sera une équipe redoutable.

Pourquoi le PSG suscite-t-il autant de passion ?

Le fait que ce soit le club de la capitale n’est pas négligeable. Ensuite, c’est un club médiatisé, au centre des discussions, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. On trouvera toujours des sujets de discussion autour de Paris. Comme on peut en trouver avec le Real Madrid et en face Barcelone. Après, je pense que le PSG a besoin de moyens pour pouvoir exister au plus haut niveau et c’est certainement de cette manière qu’il pourra atteindre les sommets. La pression est telle qu’il faut être armé pour pouvoir lutter. Le PSG, aujourd’hui, est dans une nouvelle dynamique. Il est en train de reconstruire à nouveau sur du long terme. Et ça, c’est important pour le club.

Que gardez-vous de votre passage au PSG (2006-2009) ?

C’est un club où les mêmes performances ne seront pas analysées de la même manière. C’est pour ça que c’est un club qui est beaucoup plus difficile qu’un autre, où on est jugé plus justement. Sur le plan personnel, j’ai eu une période plus difficile à Paris. Maintenant, sur la quantité de matchs, je pense que j’ai fait de bonnes choses parce que sinon, je n’aurais pas pu faire 38 matchs de championnat sur les trois saisons. Une fois qu’on fait une erreur ou un match moins bon, on ne nous lâche plus. Les images sont passées en boucle, donc c’est différent. Ce n’est pas le même impact. Ça dépend aussi de la philosophie qu’on adopte quand on est dans un club comme ça. Est-ce qu’on choisit d’être proche de tel ou tel média ou est-ce qu’on choisit de garder une certaine liberté, de rester ce que l’on est en tant qu’en homme, parce qu’on estime que la protection du groupe est plus importante que sa protection personnelle ?

Le LOSC a-t-il les moyens d’être champion cette saison, alors que le titre semble promis au PSG ?

L’argent ne fait pas tout. Les joueurs, par contre, ça peut aider à finir premier. C’est assez logique qu’on puisse dire ça de Paris, parce que l’année dernière, ils ont fini deuxième. Et là, ils recrutent à nouveau et on dit à un des meilleurs joueurs du championnat : « finalement, tu joueras un petit peu moins » (Nene). C’est comme si on disait à Eden Hazard qu’il jouerait un match sur deux. Je pense donc qu’il leur faut du temps pour que certaines choses se mettent en place, comme à Chelsea et Manchester City. D’un autre côté, les titres de Montpellier et de Lille donnent beaucoup d’espoir. Ça veut dire qu’on peut rivaliser sur une saison. Après, sur deux ou trois saisons, c’est plus difficile. Et exister quand on est en lice en Ligue des champions et en coupes nationales, ça l’est encore moins.

Propos recueillis par Jean Bommel