Layec : « Arrêtons de tirer sur les arbitres français »

En marge d’un séminaire pour la Ligue 2 organisé ce lundi à la Fédération, le n°2 de la Direction technique de l’arbitrage, Bertrand Layec, est revenu sur les consignes données aux arbitres en début de saison et notamment la polémique née de la double expulsion de joueurs lensois lors de Lens-Lille arbitré par M. Chapron.

Bertrand Layec, les arbitres en font-ils trop en début de saison ?
Je suis très choqué par ce qui s’est passé samedi soir à Lens. On a vu un officiel qui a passé plusieurs minutes la tête entre les mains. On n’a pas entendu un ancien arbitre en parler. C’est déplorable. C’est le fait majeur de cette rencontre, avoir mis en danger l’intégrité physique d’un officiel. J’aimerais bien connaître la sanction dans une Coupe européenne.

Faut-il appliquer le règlement à la lettre comme l’a dit Tony Chapron après Lens-Lille ?
Je ne sais pas où commence la lettre. Mettre en danger l’autorité a toujours été condamné. L’UEFA a toujours sanctionné un joueur qui se rendait coupable de délivrer un avertissement à un adversaire. Il faut arrêter de tirer sur les arbitres français. On ne fait qu’appliquer des dispositions internationales.

La DNA a-t-elle une marge de manœuvre par rapport à l’UEFA et la FIFA ?
On visionne depuis un an et demi tous les matches et on sort des tendances dans le jeu, le comportement et l’agressivité. On définit des règles de travail que l’on transmet aux arbitres. On a constaté par exemple depuis deux ans des actes de défense nouveaux comme la semelle. Aujourd’hui, on défend en écrasant le pied de l’adversaire. On est très vigilant pour sanctionner ce type d’actes.

Qu’en est-il des contestations des décisions d’arbitrage ?
On a remarqué une recrudescence de la contestation verbale et physique, donc a aussi mis l’accent là-dessus en conformité avec ce qui se fait au plus haut niveau international. Les messages ne sont pas différents en France.

Est-ce plus difficile d’être arbitre en France ?
Les Championnats domestiques ont toujours été particuliers à arbitrer mais sur le terrain on se rend compte qu’il y a moins de fautes dans les épreuves internationales, 32 fautes en moyenne en France contre 20 en Coupes d’Europe. On l’a vu avec Bordeaux et Lyon qui se sont rencontrés trois fois en trois semaines, et on a assisté à des comportements différents en Ligue des champions et en Championnat.