Le baromètre de la 10e journée de Ligue 1

Le Brésilien Wendel a fait parler la poudre, samedi, aux dépens de Nice - -
Le taulier : Guillaume Hoarau. L’ancien buteur du Havre est, qu’on se le dise, au niveau en Ligue 1. Son jeu de tête impressionne, aussi bien offensivement que défensivement. Sa conservation du ballon également. Et son réalisme fait le plus grand bien à une formation parisienne souvent à la peine pour trouver le chemin des filets adverses. Bref, Guillaume Hoarau est l’une des valeurs sûres de ce PSG version 2008-2009. Son doublé face à l’OM (victoire 4-2 au Vélodrome) a probablement dû finir de convaincre les derniers réticents à son sujet, ceux-là mêmes qui lui reprochaient récemment ses nombreux ratés devant le but. Avec six buts en 10 journées de L1, l’apprentissage du haut niveau parmi l’élite se passe bien pour Hoarau. Et ce n’est pas son club, désormais à quatre points du leader lyonnais, qui va s’en plaindre.
La tête d’affiche : Jean-Michel Lesage. Il n’avait pas particulièrement marqué les esprits lors de son passage en L1 du côté d’Auxerre. Du coup, il avait pris la décision de reculer pour mieux sauter… autrement dit, retrouver son club de cœur (Le Havre) pour accéder dans de meilleures conditions au fin du fin (la Ligue 1). Depuis le début de saison, le HAC n’a pas à se plaindre de Jean-Michel Lesage. Ce fidèle du stade Jules Deschaseaux a déjà scoré à quatre reprises. Son doublé, aussi magnifique que spectaculaire (ses deux buts ont été inscrits du pied gauche) aux dépens de Valenciennes a offert une belle victoire aux Normands et permet à son équipe, première formation relégable en L1, d’aborder le déplacement à venir à Bordeaux avec plus de confiance.
Le boulet : Hatem Ben Arfa. On connaît ses défauts. Son franc-parler. Sa faculté à toujours se mettre à dos ses coéquipiers. Cette fois, l’ancien milieu offensif de l’OM a trouvé le moyen d’énerver son entraîneur. Déçu de ne pas avoir été titularisé face au club de son cœur, l’international tricolore a refusé de prendre part à l’échauffement et s’est mis volontairement à l’écart du groupe durant la partie. Résultat : Gerets l’a laissé bouder dans son coin. Et son équipe, qui aurait bien eu besoin par moments de sa créativité et de ses prises de risque balle au pied, s’est retrouvé amputée d’une arme supplémentaire, utile et imprévisible, à l’heure de prendre le dessus sur le PSG. Conséquence : Paris l’a emporté (4-2). Et Ben Arfa, lui, semble avoir perdu beaucoup de crédit auprès de ses dirigeants.
Le geste : Wendel. A force, on commençait sérieusement à s’inquiéter. Mais où était donc passé Wendel ? Le Brésilien, entre mauvais gestes sur le terrain et piètres performances individuelles, avait aligné, en effet, les non-matches depuis le début de saison. Mais la tendance devait bien, à un moment ou à un autre, s’inverser. Il aura donc fallu attendre la 10e journée de championnat et le déplacement de Bordeaux à Nice (2-2) pour voir la patte gauche de Wendel trouver le chemin des filets adverses. Le joueur auriverde a mis du cœur à l’ouvrage. Un superbe coup franc des trente mètres… et le tour était joué. Si Bordeaux peut pester pour avoir perdu deux points face aux Niçois, les Girondins peuvent se consoler avec cette info : Wendel est de retour.
Le chiffre : 2. Lyon est poussif en ce moment. L’information ne date pas d’hier, elle puise même sa force du début de saison des Gones, souvent victorieux, rarement convaincants. Depuis trois matches, l’OL stagne, sans véritablement montrer de capacité à maîtriser son sujet comme il avait pu le faire ces dernières années. Le chiffre est d’ailleurs, à ce sujet, particulièrement éloquent. Lyon n’a pris que deux points lors de ses trois dernières sorties, après avoir notamment buté devant Lille (2-2), Auxerre (0-0) et pris une claque du côté de Rennes (3-0). Les joueurs de Claude Puel, qui n’ont plus gagné depuis le 27 septembre dernier (c’était face à Nancy, 2-1, ndlr), paraissent souvent à la limite et certains d’entre eux, à l’image de l’Italien Fabio Grosso, ont déjà décrété l’état d’urgence… mercredi, face à Sochaux.
La phrase : « Je suis déçu du score. Pas du contenu. Je crois que Bordeaux confirme les nets progrès qui sont en train de se traduire dans le jeu. Le score est très décevant car je pense que l’on méritait la victoire. On a eu la possibilité de tuer le match, il ne faut pas non plus l’oublier. On n’a pas su le faire. Nice y a toujours cru… ça c’est un élément qu’il faut prendre aussi en considération. Je crois qu’on aura, j’espère, le même scénario de match et que l’on saura alors en tirer les conséquences. Autrement dit, savoir assurer à 2-0 à cinq minutes de la fin » (Laurent Blanc, entraîneur à la frustration intériorisée des Girondins de Bordeaux après le match nul des siens face à Nice (2-2), un nul acquis après deux erreurs d’arbitrage favorables aux Azuréens).