Le baromètre de la 11e journée

L'entraîneur des Verts est préoccupé. Et il le peut. Son équipe reste sur trois défaites consécutives en L1. - -
Le taulier : David Bellion. Chaque journée, en ce moment, voit un Bordelais être récompensé par notre baromètre. Lors du précédent acte du championnat de France de L1, le dixième donc, c’était le Brésilien Wendel qui avait brillé, inscrivant un magnifique coup franc contre Nice… Cette fois, si le puissant gaucher bordelais a encore frappé, c’est son coéquipier David Bellion qui est sous le feu des projecteurs. L’ancien canonnier en chef des Girondins l’an passé (12 buts en 37 matches de L1) a retrouvé son aisance aux abords de la surface de vérité adverse, comme peut en témoigner son doublé décisif face au Havre mardi dernier. Bellion de retour… Wendel en pleine forme… Bordeaux a de la réserve. De la ressource surtout et ce n’est pas Laurent Blanc qui s’en plaindra.
La tête d’affiche : Bertrand Robert. Le frère de l’ancien international français Laurent Robert ne connaît pas, très certainement, la carrière que son talent balle au pied aurait dû lui promettre. Guingamp, Ajaccio, Lorient… pas de noms ronflants ni de clubs véritablement prestigieux à relever sur le CV de cet ancien Montpelliérain. Mais une certitude : Bertrand Robert a le niveau pour voir plus haut. A 24 ans, la marge de progression du Réunionnais est conséquente. Son doublé, aussi opportuniste qu’important pour sa formation sur la pelouse de l’AS Saint-Etienne mercredi (victoire 4-1 du FC Lorient) pourrait même lui obtenir les bonnes grâces de son entraîneur, Christian Gourcuff et, qui sait, une place de titulaire… lui qui, pour l’instant, doit se contenter d’une place régulière sur le banc de touche des Merlus.
Le boulet : le PSG. Paris ou l’art de faire retomber le soufflet. On avait quitté les Parisiens dimanche dernier avec un sentiment profond de relance, de déclic même dans les rangs des joueurs de Paul Le Guen suite à leur victoire face à l’OM. Mais patatras… Le club de la capitale a rechuté mercredi face à Toulouse, reprenant au passage une de ses bonnes vieilles habitudes, à savoir ne pas savoir surfer sur un bon gros succès. Dans son jardin du Parc des Princes, le PSG n’a jamais semblé en mesure, hormis en première période, de prendre en main le cours de son destin. Poussif, approximatif et sans saveur, le jeu parisien n’a pas séduit son public. Et une fois n’est pas coutume, c’est une erreur individuelle (un but contre son camp de Zoumana Camara) qui a privé le PSG du minimum… à savoir le point du match nul (victoire 1-0 du TFC).
Le geste : Le missile de Rémi Maréval. Il y a des instants de fulgurance, des coups de génie qui vous prennent comme ça, sans crier gare et qui ne vous frapperont probablement jamais une deuxième fois. Rémi Maréval l’a concédé à la pause du match opposant les siens à l’Olympique de Marseille. Son coach, Elie Baup, lui avait conseillé, à lui et à ses petits camarades, « de tenter leur chance… on ne sait jamais ». La France du foot sait désormais que le latéral gauche du FC Nantes a une frappe de balle dantesque. Aussi magnifique qu’improbable, compte-tenu du contexte du match (l’OM dominait son sujet avant le but de Maréval), la réalisation du défenseur canari a permis à sa formation d’arracher un point face à aux Marseillais (1-1). Un point presque improbable, lui aussi, au vu de la physionomie sans appel de la rencontre.
Le chiffre : 3. Les Verts viennent de réaliser en championnat la passe de trois, une passe de trois dont les hommes de Laurent Roussey se seraient bien passés. En s’inclinant lourdement à domicile face à Lorient (4-1), un deuxième revers consécutif d’ailleurs à la maison en l’espace de quatre jours seulement (défaite 2-0 devant Grenoble, 10e journée), l’ASSE est désormais sur une série de trois matches sans défaite…trois défaites qui fragilisent de plus en plus le technicien stéphanois. D’ailleurs, ce dernier ne cache pas que la période est plutôt pénible pour lui comme pour sa formation. « La crise ? Ecoutez, de toute façon, c’est un moment pénible, un moment dur… D’ailleurs on est dans le dur. On traverse une tempête. » Reste désormais à savoir, si cette levée de vent devait se poursuivre, qui elle emporterait en premier.
La phrase : « Quand vous venez avec des intentions et que vous repartez avec trois buts, c’est forcément une déception. On vit une période difficile. On le savait on ne savait pas en revanche qu’elle allait arriver aussi tôt. Il va falloir se reprendre. Nancy est une petite équipe avec une petite histoire. En 40 ans, le club a seulement réussi à être à deux reprises à la 4e place. Ça veut dire ce que ça veut dire. Nancy, cette saison, joue le maintien. » (Pablo Correa, entraîneur lucide de l’AS Nancy-Lorraine suite à la défense des siens face à Monaco, 3-1)