Le baromètre de la 12e journée de L1

Benzema se régale en L1 cette saison. Et avec lui, l'Olympique Lyonnais - -
Le taulier : Lille. Les gens du Nord, c’est bien connu, sont fidèles à leurs traditions. Et à leurs valeurs également. Solidarité, abnégation, générosité et don de soi, voici pêle-mêle quelques unes de vertus défendues depuis quelques saisons par les joueurs du LOSC. Depuis neuf matches, depuis plus exactement une défaite en terre rennaise (2-1, 3e journée), ces valeurs font mouche. On prédisait un difficile passage de témoin aux Lillois entre leur nouveau coach, Rudi Garcia et leur ancien guide, aujourd’hui à Lyon, Claude Puel. Force est de constater qu’après 12 étapes de L1, la mayonnaise a bien pris forme dans les rangs nordistes. La preuve ? Malgré quelques éléments au rendement en dents de scie (De Melo…), Lille gagne, comme ce fut le cas face à des Canaris nantais bien pâles (2-0)… pour lui, mais également pour son coach, qui venait de perdre quelques jours plus tôt son père.
La tête d'affiche : Hatem Ben Arfa. Avec lui, on a l’impression d’assister à un remake grandeur nature d’un bon soap américain avec en fil conducteur le thème : « je t’aime, moi non plus »… Hatem Ben Arfa irrite autant qu’il séduit, agace autant qu’il fédère… mais le bonhomme, malgré un caractère très difficile à gérer (à cerner également) est pétri de talent. Et cela ne souffre d’aucune contestation possible. Dernière victime en date à s’en être rendu compte, l’AS Saint-Etienne, piégé par ses deux passes décisives et son penalty inscrit sur la pelouse phocéenne, sa cinquième réalisation de la saison. De quoi calmer pendant un certain temps ses nombreux détracteurs.
Le boulet : Ivan Klasnic. Mais où est donc passé le joueur du Werder Brême ? Ou se trouve donc l’expérimenté buteur de Bundesliga (247 matches, 75 buts Outre-Rhin), l’un des joueurs amenés, juste par son CV, à sublimer notre championnat de France ? En principe, ce dernier fait partie de l’effectif professionnel du FC Nantes. En réalité, c’est l’ombre du Croate qui traîne sa patte du côté de la Jonelière. Pas un but, pas une passe décisive en 703 minutes de jeu effectives et en neuf titularisations en L1. A sa décharge, le jeu proposé par sa formation n’est pas des plus alléchants ni des plus propices à mettre en lumière ses qualités intrinsèques (jeu en remise, conservation du ballon, jeu de tête, finition). Klasnic rame ferme du côté de Nantes. Et avec lui, une formation canari encore battu en championnat (défaite 2-0 devant Lille).
Le chiffre : 10. M’Bia, Briand… autant de dossiers chauds, épineux, complexes à gérer lors de l’intersaison estivale du Stade Rennais. A tel point que Guy Lacombe prédisait même un exercice 2008-09 compliqué à ses hommes. Mais après quelques semaines, la mécanique bretonne semble en branle. Certes, celle-ci n’est pas à l’abri de quelques ratés, comme ce fut le cas à Grenoble (défaite 1-0, 2e journée). Mais Rennes tient le cap depuis le début de saison et ce n’est pas Sochaux, dominé au stade de la Route de Lorient (1-0) qui dira le contraire. Les Bretons n’ont plus perdu depuis 10 matches en compétition domestique, ont retrouvé l’un de leurs leaders d’attaque (Briand, 4 buts en 10 apparitions) et pointent désormais à la 6e place du classement général, à deux petits points seulement de l’OM et du premier strapontin pour une place en Ligue des Champions.
Le geste : Le 8e but de Benzema cette saison. On le sait. On ne le répétera d’ailleurs jamais assez : Karim Benzema a de l’or dans les pieds. La Ligue 1 en est bien consciente, une partie de l’Europe également. Alors, en attendant de confirmer une bonne fois pour toutes tout son potentiel sur la scène continentale, Karim Benzema continue à nous régaler en championnat. Le Mans, dernière formation en date à avoir subi les dommages collatéraux de la foudre lyonnaise, en est resté abasourdi (défaite 2-0). Au terme d’une course de 40 mètres sur le flanc droit, l’international lyonnais se joue de son garde du corps, Grégory Cerdan et mystifie Yoann Pelé d’une frappe lumineuse à l’entrée de la surface. L’angle de frappe est délicat… le tir de l’international tricolore somptueux. Le MUC 72 pose un genou à terre avant de céder en seconde période sur un tir de Juninho, le regard encore stupéfait, à moitié empreint de respect, par le nouveau coup de fusil en L1 décoché par le pied droit du numéro 10 lyonnais.
La phrase : « J’ai secoué mes joueurs à la mi-temps. On était mou. On n’avait aucune envie de faire du football. J’ai dit ce que j’avais envie de leur dire. C’est compliqué de revenir dans un match comme celui-là. On a fait les efforts pour revenir au score. C’est terriblement énervant de voir qu’on s’y met trop tard. En première mi-temps, j’étais très agacé. Je n’étais pas content. Je ne sentais pas l’envie chez mes joueurs de faire un résultat en faisant les efforts. » (Paul Le Guen, entraîneur du PSG visiblement très énervé après la défaite des siens à Nice, 1-0)