Le baromètre de la 9e journée de Ligue 1

Le buteur de l'OM peut avoir le sourire. Son club est 2e de Ligue 1, à un point seulement de Lyon - -
Le taulier : Marseille. Le championnat de France de Ligue 1, version 2008-09, est loin d’être plié. Eric Gerets l’a dit lui-même. En effet, seul un tout petit point sépare le sempiternel roi de France depuis sept saisons maintenant, l’Olympique Lyonnais et son plus proche rival, l’Olympique de Marseille. Les Phocéens ont fait le boulot dimanche aux dépens d’une pâle formation valenciennoise (3-1) et restent au contact des Gones. S’il est encore trop tôt pour prendre les paris, anticiper sur la capacité des Olympiens à tenir le rythme et à contester sur la durée la suprématie lyonnaise, une chose est néanmoins certaine, une chose que l’on avait déjà prédit en début d’exercice : l’OM a le potentiel sur le papier pour être champion de France et ses arguments offensifs (Ben Arfa, Niang, Valbuena, Baky Koné), lorsque ces derniers sont inspirés, peuvent faire mordre la poussière à n’importe quel autre club. Pour le suspense du championnat, pourvu que ça dure.
La tête d’affiche : Christian Bekamenga. Il est un peu le porte-bonheur, la solution inespérée surtout dans le secteur offensif du FC Nantes, la petite carte à jouer d’Elie Baup dans des temps si délicats pour la formation canari. Christian Bekamenga, qui n’avait pas disputé la moindre minute de jeu en L2 l’année dernière, a déjà fait trembler les filets à deux reprises cette saison en Ligue 1. A chaque fois qu’il l’a fait, à Grenoble il y a quinze jours (0-1) et devant Saint-Etienne lors de la 9e journée (1-0), l’attaquant camerounais était titulaire… et son but s’est avéré décisif. Le maintien de la formation jaune passe, de plus en plus, par la progression de ce milieu droit puissant et généreux.
Le boulet : Monaco. On le sait. Jérôme de Bontin n’a pas l’intention de révolutionner le marché des transferts en France en injectant de l’argent à l’ASM et en accrochant la signature de grands noms du football. Le nouvel homme fort monégasque ne souhaite qu’une chance : promouvoir la marque du club du Rocher dans le monde, attirer de nouveaux investisseurs et surtout parier sur des éléments jeunes et étrangers, à l’image de Park ou d’Adu. L’idée est probablement brillante sur le plan financier. En revanche, sur le terrain, ça sent de plus en plus le roussi pour les hommes de Ricardo. Les Monégasques ont connu lors du derby niçois (1-2) leur troisième défaite de suite en Ligue 1, la quatrième toutes compétitions confondues. Et Jean-François Modesto, l’un des anciens de l’ASM aujourd’hui, l’a officiellement déclaré : Monaco joue le maintien cette saison.
Le geste : Le coup franc de Michel Bastos. Le gaucher brésilien du LOSC porte très bien son nom. A chaque fois, sa patte fait mal. A chaque fois, son tir, cadré, puissant, fait mouche. Dernier exemple en date : son coup franc direct face à l’Olympique Lyonnais, un tir de 35 mètres, pur et imparable pour le portier rhodanien Hugo Lloris lors du match nul entre l’OL et Lille (2-2). Résultat : ce Brésilien, ancien latéral gauche du côté de l’Atlético Paranaense, vient de se distinguer pour la troisième fois dans cet exercice pour ses couleurs en Ligue 1 cette saison. Constat : Bastos, débarqué il y a deux ans dans le Nord, est véritablement en train de confirmer tout le bien que les dirigeants nordistes ont pensé de lui au moment de son transfert. L’an passé, il avait inscrit 8 buts en 35 sorties. Cette saison, il en est déjà à 4 en seulement 9 matches. Pas mal…
Le chiffre : 4. On ne cessera de le répéter mais Nassim Akrour ne connaîtra jamais la carrière qu’il mérite. Trop tendre par le passé pour exploser en Ligue 1, le buteur grenoblois est pourtant un buteur hors pair, un des ces hommes décisifs, opportunistes et réalistes à l’entrée d’une surface de réparation. Jusqu’à présent, seul l’étage inférieur de l’élite du football français avait eu droit à l’exposition de son panel complet d’avant-centre. Mais l’attaquant algérien, 34 ans, brille au sein d’une formation vouée, malgré des vertus intéressantes, à jouer le maintien. Le GF 38 n’a pas à se plaindre… à chaque fois que son buteur providentiel a trouvé le chemin du cadre, il a marqué. Un argument de poids, notamment à l’extérieur, argument qui a d’ailleurs permis aux Isérois d’accrocher le point du match nul sur la pelouse de Caen (2-2).
La phrase : « C’est très difficile pour moi. Je porte les couleurs de l’Olympique Lyonnais et les supporters de cette équipe me sifflent tout le temps. J’aurais beaucoup de mal à accepter ça une fois de plus. Je ne mérite pas ça même si l’équipe ne fait pas un bon match et moi le premier… je ne mérite pas ça. Ce comportement prouve qu’à Lyon, il n’y a pas que des vrais supporters (…) je vais rester jusqu’à la fin de mon contrat. Si on me siffle et que je marque, je n’exprimerais rien. Maintenant, je joue à l’OL pour mon équipe, pour le staff, qui est toujours derrière moi… Même si on me siffle, je donnerais tout pour l’équipe. Mais les supporters, désormais, je ne les écoute plus. Que je marque ou pas, que ça siffle à mon encontre ou pas, je ne dirais rien. » (Fred, attaquant - bientôt sourd - de l’Olympique Lyonnais, « acclamé » lors du nul entre le LOSC et l’Olympique Lyonnais).