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Le derby chti sous influences

Yohan Cabaye

Yohan Cabaye - -

Le LOSC, brillant leader, accueille ce samedi (21h) le voisin lensois, 17e, dans un derby qui s’annonce aussi déséquilibré qu’excitant. L’occasion de revenir sur deux trajectoires opposées.

Yohan Cabaye avait douze ans lorsque le RC Lens a décroché son unique titre de champion en 1998. Cette année-là, le Losc termine à la 4e place de Ligue 2. « Je me souviens de leur titre. Les Lensois régnaient sur la région », raconte le milieu de terrain lillois. Treize ans plus tard, si les deux équipes nordistes évoluent dans l’élite, leurs trajectoires se sont inversées.
Témoin précieux et malheureux d’une suprématie qui a changé de camp, le président lensois Gervais Martel reconnaît ses erreurs : « Lille a mieux travaillé que nous dans certains domaines, confie le patron lensois. Ils se sont notamment appuyés sur le centre de formation qui a permis l’éclosion de joueurs comme Cabaye. Nous, on a eu un déficit à ce niveau-là. On est tombé dans l’excès sans en avoir les moyens. Quand un joueur partait, on prenait un nom connu pour le remplacer. J’ai pris beaucoup de risques car je misais tous les ans sur les cinq premières places. On l’a payé. On est descendu en L2 (en 2007, ndlr). Depuis cinq ans, on revient à une politique de jeunes. Alors je dis bravo Lille ! »

Martel : « On est à 100 contre un »

Si le LOSC lutte pour le titre, Lens se bat pour ne pas descendre. Malgré un derby toujours alléchant ce samedi (21h) au Stadium Lille Métropole, les Sang&Or la joue donc profil bas. Et ne se font guère d’illusions. « On est à 100 contre un », plaisante Gervais Martel. Fidèle à lui-même, Rudi Garcia, lui, reste très prudent. « Les derbys sont des matches toujours très difficiles », assure le coach lillois qui a sans doute délibérément oublié le match aller à Bollaert où ses joueurs s’étaient largement imposés 4-1. « Pour moi, Lille sera champion, assure Martel. Lille a une équipe qui sort de l’ordinaire. »
Depuis l’arrivée de Laszlo Bölöni à la tête du club lensois, les Sang&Or qui sont sortis de la zone rouge, respirent un peu mieux. « C’est sûr qu’on sent davantage de sérénité ici qu’à Lens, mais ils ont retrouvé une certaine stabilité, reconnaît Cabaye. A nous d’être très méfiants. » Les Lensois sont prévenus.

A.B. avec J.B.