Le Guen-Gerets : destins croisés

Ce soir, les deux hommes vont disputer l'un des matches le plus importants de leur saison. - -
Le Guen n’attend rien
Sa situation actuelle Après une saison et demie passée à jongler avec les affres d’une relégation en Ligue 2, Paul Le Guen revit. Le technicien breton peut enfin briller en L1. Une réussite matérialisée par une deuxième place en championnat (à un point de Lyon) après 27 journées, un succès aussi inespéré qu’inattendu, compte-tenu notamment des récents déboires internes du PSG et de l’incertitude qui plane en interne sur le futur organigramme du club.
Sa cote auprès des supporters Même au plus fort de la tempête qui a failli emporter le PSG la saison dernière, Le Guen n’a jamais vu de banderoles ou entendu de chants de supporters réclamer sa démission. Si, en coulisses, son profil ne plaisait guère à l’ancien président, Charles Villeneuve, chez les habitués du Parc des Princes, Le Guen a la cote. Son statut d’ancien joueur, les mois de galère passés sur le banc parisien et la réussite actuelle qu’il connaît avec Paris sont autant d’arguments favorables à leurs yeux.
Sa méthode S’il dispose d’un collectif plus expérimenté (Giuly, Makelele) et plus talentueux que celui de l’an passé (Sessegnon, Hoarau), Paul Le Guen n’hésite pas pourtant à faire tourner. Conscient de ne pas avoir l’effectif de Lyon ou de Bordeaux, le technicien parisien est persuadé qu’en mettant sous émulation certains égos (Luyindula, Kezman, Pancrate, Chantôme, Traoré) et en misant sur l’insouciance des jeunes du centre de formation (Sakho, Makonda, Partouche), il aura des résultats. Hormis quelques ratés (Schalke 04 en C3, Rodez en Coupe de France), sa politique s’est avérée largement payante.
Son avenir Il dépendra forcément du directeur général qu’aura choisi Sébastien Bazin en juin prochain. Si ce dernier vient avec des pouvoirs étendus, notamment concernant le recrutement, cela ne pourrait pas plaire à Paul Le Guen, qui aime avoir autorité sur ce genre de dossiers. En fin de contrat, le technicien parisien sera en position de force au moment des négociations. Mais son attachement pour le club et la confiance qu’il place chez les jeunes du PSG sont autant d’arguments pertinents pour le faire prolonger.
Il a dit : « Mon contrat arrive à échéance en juin. Je ne demande rien et je n’attends rien. Je continue simplement à faire mon travail jusqu’à la fin de la saison, comme je l’ai toujours fait. Nous verrons ensuite ce qui se passera » (le 3 février 2009)
Gerets ne s’inquiète pas
Sa situation actuelle Certes, l’OM est sur le podium de Ligue 1 (3e) et ne compte que quatre points de retard sur le leader lyonnais. Pourtant, Eric Gerets est de plus en plus contesté, la faute aux résultats en dents de scie de l’OM. Pis, l’homme, qui paraît pourtant comme inébranlable, semble usé et déboussolé par le comportement de son équipe. « Je ne sais malheureusement pas changer la situation », confiait l’intéressé à l’issue du match nul des siens, à domicile, devant Valenciennes.
Sa cote auprès des supporters Tout comme Paul Le Guen, Eric Gerets n’a jamais vraiment eu beaucoup de soucis à se faire à ce niveau-là. Son humour, sa proximité avec ses joueurs et son discours ambitieux plaisent au public phocéen, qui sent bien que le technicien belge est entièrement dévoué à son œuvre marseillaise. Quand les résultats du club sont décevants, les sifflets et les rancœurs fusent tout droit envers certains de ses joueurs (Ben Arfa) mais jamais sur lui.
Sa méthode Lors de son arrivée, Eric Gerets avait réussi à faire des miracles avec un groupe qu’il n’avait pas choisi. Là, durant le mercato estival, le Belge a obtenu les joueurs qu’il souhaitait (Hilton, Ben Arfa, Koné). Si l’OM, meilleure attaque de Ligue 1 jusqu’à la 19e journée, ne marque presque plus, c’est en grande partie à cause de lui. Après plus de sept mois, Gerets n’a toujours pas réussi à trouver la bonne formule ni le schéma tactique adéquat pour faire évoluer en même temps ses meilleurs éléments offensifs.
Son avenir Le Belge est dans la réflexion la plus totale. Forcément, les critiques émises à son encontre par Robert-Louis Dreyfus l’ont touché. Si Gerets n’a pas encore pris de décision, il sait que le duo formé par Pape Diouf et José Anigo tient absolument à le faire prolonger. Toutefois, des raisons personnelles pourraient le pousser à quitter l’Hexagone et à se rapprocher de l’Allemagne. Une statistique le concernant est assez édifiante. Hormis à Lierse (1994-1997) et au PSV Eindhoven (1999-2002), Gerets n’est jamais resté plus de deux saisons consécutives dans le même club.
Il a dit : « Pour le moment, je n'y pense pas. Moi, je veux gagner les matches qui vont suivre. Ça, c'est beaucoup plus important que tout le reste. La question de mon avenir viendra automatiquement: soit on est content de moi et on veut continuer, soit on ne l'est pas et on met un terme à notre collaboration. Ce sujet ne m'inquiète pas. » (le 2 février 2009)