RMC Sport

Le PSG est sous le choc

-

- - -

Après la mort de Yann L. battu à mort en marge de PSG-OM, le 28 février dernier, le club parisien est en plein désarroi.

Un peu plus de trois ans après la mort de Julien Quemeneur, tué par un policier, en marge du match PSG-Hapoël Tel Aviv en Coupe UEFA, Yann L. est décédé des suites de ses blessures, mercredi soir à l’hôpital Beaujon de Clichy, après avoir été passé à tabac par une faction de supporters rivale en marge de PSG-OM, le 28 février dernier. Frappé de plein fouet par ce nouveau drame, le PSG est de nouveau l’otage de la folle rivalité entre certains de ses supporters.

A droite, la tribune Boulogne et son kop à tendance nationaliste et xénophobe ; à gauche, une tribune Auteuil qui s’est radicalisé au fil des années. L’opposition sociale et politique est frontale. « A Paris, il n’y a qu’un seul club majeur, c’est le PSG, souligne Nicolas Hourcade, sociologue spécialiste du phénomène supporters. Dans d’autres grandes capitales d’Europe, les gens qui ont des philosophies différentes soutiennent des clubs différents. Au PSG, ils se fréquentent à chaque match. La tension est donc permanente. »

« Ils vont tuer le PSG », accusait même Alain Cayzac, l’ancien président du PSG, au lendemain de la rencontre. Malgré les efforts et les moyens employés (quatre à cinq millions d’euros dépensés par an plus qu’aucun club de l’Hexagone), tous les dirigeants successifs s’y sont cassé les dents. Grégory Coupet, gardien du PSG, avoue qu’il « n’emmènerait pas ses enfants au Parc des Princes ».

Yade : « La survie du club est en jeu »

Après les événements du 28 février, le club avait décidé d’interdire ses supporters de déplacement jusqu’à la fin de saison ainsi que de fermer les locaux des associations. Par ailleurs, le PSG a renoncé à ses conventions avec chaque association de supporter « Il faut vraiment que Yann ne soit pas mort en vain, explique Robin Leproux, le président parisien. Nous prenons des décisions lourdes, nouvelles et efficaces, pour faire reculer la violence aux abords du Parc des Princes et quand on se déplace à l'extérieur. »

Si quatre gardes à vue et une mise en examen sont en cours, les pouvoirs publics à travers le Ministère de l’Intérieur n’ont pas tardé à réagir après l’annonce du décès de Yann. Auxerre-PSG, le 23 mars prochain comptant pour les quarts de finale de la Coupe de France, se déroulera à huis-clos. Tout comme le déplacement de demain à Nice et le prochain match au Parc des Princes face à Boulogne. « C’est la survie du club qui est en jeu », a lâché Rama Yade, secrétaire d’Etat aux sports, dans un communiqué hier.

M.M.