Le PSG miraculé mais délogé

Guillaume Hoarau - -
Il ne faisait pas bon être cardiaque samedi soir, dans les tribunes de Gerland. Ou devant son téléviseur, confortablement installé au fond de son canapé. Car la Ligue 1 a vécu une soirée complètement folle sur la pelouse de l’Olympique Lyonnais. Un match cinq étoiles, un vrai choc entre deux ténors du championnat, avec quelque part, dans l’air, une petite odeur de Ligue des champions. Bref, le genre de rencontres pour lesquelles les étoiles parisiennes ont signé l’été dernier et, pour certaines, cet hiver. Elles ont longtemps failli perdre ce sommet. Mais ont fini par ne pas le laisser filer, grâce à une tête rageuse dans le money time de Guillaume Hoarau (4-4). Encore lui.
Pour la deuxième fois en une semaine, comme face à Montpellier, l’ancien Havrais a joué les sauveurs. Il s’était déjà illustré en début de match, en ouvrant magnifiquement le score après une combinaison sur coup franc de Menez (20e). Sûr que l’intéressé a marqué des points aux yeux de Carlo Ancelotti, toujours en quête depuis son arrivée de la meilleure formule offensive. Le technicien italien a tenté un coup, samedi soir, en abandonnant son arbre de Noël pour un 4-4-2 où Javier Pastore devait venir épauler le Réunionnais. Si la relation entre les deux hommes n’a pas toujours été évidente, ce PSG-là s’est montré plus incisif en phase offensive, comme le témoigne les quatre buts dans la besace d’Hugo Lloris.
Le rush parisien du « money time »
Sauf que derrière, Paris a encaissé autant de pions. Une sacrée lézarde pour une équipe encore nantie de la meilleure défense du championnat avant le coup d’envoi. Plus que le nombre de buts concédés, c’est leur relative facilité qui devrait interpeller le staff parisien dans les prochaines heures. Le PSG a cédé trois fois en cinq minutes (Gomis 34e, Lisandro 36e, Bastos 39e), avant que Briand (57e) ne vienne parachever l’œuvre de démolition des siens. Quatre buts, tous plus magnifiques les uns que les autres, avec une mention spéciale pour l’œuvre du Brésilien, dont la volée du gauche pourrait marquer la saison. Un festival pour les Lyonnais, un cauchemar pour les Parisiens, malgré les buts de Guillaume Hoarau, Nenê sur penalty (45e+3) et Ceara (73e).
Un cauchemar effacé par le doublé aussi miraculeux que mérité d’Hoarau. Mérité, car Paris, dans le money time, a multiplié les occasions franches. Et piaffait d’ailleurs d’impatience de ne pas être récompensé, la faute à la main ferme de Lloris devant Nene (82e) ou à l’incroyable raté de Bodmer (86e) sur coup franc. Leader avant cette journée, Paris signe, après Nice (0-0) et Montpellier (2-2) un troisième nul consécutif. Ce dernier aurait presque des allures de victoire si, conjugué au succès montpelliérain devant Bordeaux (1-0), il ne privait pas les Parisiens de la tête du championnat. Revoilà le PSG dans la peau du chasseur. Une peau qu’il n’avait plus habitée depuis le 27 novembre et la claque enregistrée à Marseille (3-0). Paris avait su reprendre son bien à Montpellier. Et demain ? Le suspense ne fait que commencer.