Le PSG pousse l'OM à la faute

Le PSG a battu l'OM 2-0 au Parc des Princes - AFP
On l’attendait depuis des semaines, envie grandissante, impatience palpable. Et cette fois, il n’a pas déçu. Mais alors vraiment pas. Affiche traditionnelle encore rehaussée de prestige par la situation comptable, avec un leader marseillais en déplacement sur la pelouse de son dauphin parisien, le « classique » de ce dimanche soir s’est montré à la hauteur des attentes. C’est simple, on a (presque) tout eu : du rythme, des occasions, de l’intensité, de la tension et même des buts. Avec quatre points de retard sur son rival au coup d’envoi, Paris était le camp qui avait le plus à perdre. Surtout à domicile. Le club de la capitale aura rempli sa mission avec une victoire (2-0) et un rapproché à une longueur au classement.
Si leur succès est tout sauf immérité, les hommes de Laurent Blanc pourront tout de même remercier un certain Benjamin Mendy. Le « coupable » côté olympien. Celui qui aura débloqué la situation. Après un début de match quasi 100% marseillais, les joueurs de Marcelo Bielsa multipliant les situations dangereuses dans les dix premières minutes (avec surtout une tête de Gignac sur le poteau, 5e) grâce à un pressing suffocant sur la relance et le porteur du cuir, on avait tendance à imaginer l’OM capable de ramener un bon résultat du Parc. Le club phocéen aurait pu. Mais à ce niveau, la moindre erreur se paie cash. La preuve, donc, avec Mendy. En fin de première période, après un temps fort de Parisiens qui reprenaient peu à peu pied, une sublime combinaison Lavezzi-Cavani allait changer la physionomie de la rencontre.
Zlatan, le retour
A la réception du centre tendu et à ras de terre de l’Argentin, Lucas était trop court. Mais le jeune (20 ans) défenseur marseillais tentait un dégagement contré par… la jambe du Brésilien pour son sixième but de la saison en championnat – meilleur total chez les Parisiens – et, surtout, une ouverture du score idéale pour maîtriser les débats (1-0, 38e). Bien sûr, incriminer le seul Mendy confine à la malhonnêteté footballistique. En cause sur le premier but, il n’est pas responsable du manque d’efficacité offensive des Olympiens. A l’image, par exemple, d’un Payet qui tue dans l’œuf une superbe occasion en tergiversant trop (44e). Mais dans une Ligue 1 qui promet un championnat à suspense, qui sait ce qu’aura vraiment coûté cette erreur défensive à l’heure du comptage final ?
En revenant à un point du leader, le PSG met la pression sur un rival qui a encore prouvé ne pas avoir usurpé sa place mais tout de même encore trop juste sur certains plans – lucidité et impact physique sur la longueur d’une rencontre, notamment – pour ramener autre chose de son déplacement au Parc. Surtout une fois concédé le carton rouge pour Imbula (79e). Marseille n'a démérité ni à Lyon ni à Paris. Mais l'OM a perdu les deux rencontres. Et ça pourrait peser au moins autant dans les têtes qu'au classement. De son côté, au-delà du succès, Paris pourra aussi se réjouir du retour du roi : privé de terrain sept semaines, Zlatan Ibrahimovic a retrouvé le pré (65e) pour 25 minutes où le Suédois aura affiché, par son attitude, sa belle rage de vaincre et sa volonté pour son… 100% match avec le PSG. Il sera même à l’origine du second but des siens avec une ouverture pour Serge Aurier dont le centre trouvait la tête d’un Cavani (2-0, 85e) auteur de son cinquième but sur les cinq derniers matches, son sixième de la saison en L1. Comme l’an dernier, et en toute logique, le PSG a battu l’OM 2-0 au Parc malgré le manque d’ambiance pointé par le compte Twitter du club marseillais en début de rencontre. La place de leader se rapproche pas à pas. Mais on connaît un Bielsa et des Marseillais qui feront tout pour ne pas la lâcher de sitôt.