RMC Sport

Le PSG reste devant…

Daniel Riolo

Daniel Riolo - -

Daniel Riolo revient sur la 11e journée de Ligue 1 conclue par le match nul obtenu par le PSG à Saint-Etienne (2-2) dans le temps additionnel.

Enchaîner et toujours gagner. Et trouver face à soi, l’équipe qui pense être celle qui va enfin y arriver. Sainté a le profil. Une bonne équipe de L1, une belle ambiance. Juste après une sortie en LDC parfaite, Geoffroy-Guichard est un bon endroit à embrouilles pour Paris. Serrés, compacts, solides, pressants, les Verts font ce qu’on attendait d’eux. Le PSG veut poser le jeu, calmer l’atmosphère. Posséder et attendre.

Marquer tôt, vu l’option de jeu des Verts, c’est l’idéal. Plus tard, il y aura la fatigue du pressing. Marquinhos en déchirant une relance permet à Corgnet de montrer sa belle frappe. 1/0.

La réaction du PSG est attendue, mais en dehors d’une possession stérile, Paris ne fait rien. Et si au fil de la première période, Paris s’améliore doucement, le bloc stéphanois n’est pas inquiété. Plus sérieux et plus dangereux, Sainté mène logiquement à la pause.

On attend autre chose du PSG en seconde période, mais comme Sainté ne lâche rien au milieu et surtout ne recule pas, Paris reste à côté du sujet. Pire, suite à une seconde grosse erreur (Sirigu et encore Marquinhos) défensive, Sainté met un 2e but. Ce PSG n’est vraiment pas assez fort ce soir pour perturber des Verts impliqués à 100%. Le milieu à 5 étalé sur la largeur, le pressing dans cette zone du terrain empêche Paris d’avancer.

Mais l’exclusion de Lemoine va apporter un élément nouveau dans ce match. Il reste 30 minutes. A 11 contre 10, Blanc lâche tout en lançant Lucas et Ménez. Galtier renforce encore le milieu. Ça devient une attaque/défense. Le coach stéphanois met tout de même Gradel pour jouer les contres.

Le PSG est désormais en grosse phase de domination. Cavani devenu 9, réduit l’écart. Sur la largeur, Paris étale alors 4 attaquants. La fin de match correcte des Parisiens ne semble pas suffire jusqu’à la dernière minute et l’égalisation finalement arrachée. Un résultat somme toute logique au terme d’une partie belle, intense et rythmée.

Un peu plus tôt, Monaco était virtuellement repassé devant PSG. Pas de doute, l’ASM reste dans le coup, plus que jamais même. Le nouveau riche s’est imposé sans trop de problème face au nouveau « pauvre ». Les stats, qui ne disent pas toujours la vérité, montrent que le match fut équilibré. On peut voit ça comme ça car l’OL aurait pu arracher un nul. Mais globalement, il y a tellement plus de qualités à Monaco, tellement plus de classe. Et si la seconde période au cours de laquelle l’ASM a baissé en tension a permis à Lyon de se montrer à son avantage, sur la première, Monaco fut bien au-dessus. Quand Monaco se met en route, ça va vite, ça bouge, c’est tout simplement pas une équipe de L1. Et puis, on est forcément obligé de se régaler devant le but de Falcao. Oui, rien d’extraordinaire – normalement- pour un joueur de ce niveau. Balle piquée devant le gardien, pas si dur. Mais comme on me reproche souvent de dire du mal de la L1, quand il s’y passe des choses hors du commun et bien je le souligne avec plaisir…

C’est donc la crise à Marseille. Vrai ou pas, c’est le commentaire le plus souvent entendu depuis samedi 19h. Crise de résultat, assurément. Crise interne, d’ordre psy ou mentale, peut-être. J’ai beau être habitué, je suis toujours assez stupéfait des observations excessives concernant ce club. Je ne voyais pas l’OM dans les 5 premiers la saison dernière, vous vous souvenez ? Belle boulette non ? Eh bien je maintiens, même face à la réalité des faits, que ce classement était surfait. Sans marge, ces victoires - toutes petites, qui tenaient parfois du miracle, ou de ce qu’on appelait « la force mentale » - se sont transformées en défaites. Le recrutement survendu n’est pas si bon, loin de là et si c’est déjà Thauvin qui doit être l’homme providentiel, c’est dire à quel point le problème du jeu est grave. Parce que le problème est là. On ne sait pas comment joue Marseille, et ça dure depuis longtemps, trop. Face à Reims, Baup avait pourtant innové avec Ayew au milieu. Ça fait des années que je pense que c’est sa place, sauf qu’à l’OM, sans Ayew devant, qui va faire la différence ? Thauvin ? Peut-être, on verra. En attendant, on constate que Payet et Gignac n’ont pas le niveau requis dans un tel club et que Valbuena est cuit. Au milieu, Romao a le niveau d’un club de bas de classement qui bastonne pour ne pas descendre, quant à la « hype » Imbula, elle semble passée.

Pourtant malgré ces critiques, je n’enterre pas l’OM. Loin de là même. En L1, ce n’est pas le jeu qui fait la différence, ce n’est pas non plus l’oseille (PSG et ASM mis à part), c’est l’état d’esprit ! Regardez Nantes, Guingamp ! Comment des équipes venues de L2 sans un rond peuvent être là après 11 journées ! En retrouvant sa tête, l’OM a largement assez de qualités pour jouer le podium. Le tout est de savoir si c’est Baup est le bon médecin, le bon psy.

L’état d’esprit, c’est la marque de fabrique de la Maison Girard. Il est en train de faire à Lille, ce qu’il a fait à Montpellier : construire un groupe de guerriers. C’est enthousiaste, vaillant et la force collective se sent. J’ai bien aimé le match Nantes/Lille. Bon rythme, belle ambiance et deux équipes de caractère. Lille n’a rien de flamboyant, mais c’est carré. Ça sent le pro : Enyeama, Basa, Kjaer, Rozenhal, Mavuba, Balmont, Kalou, Béria, c’est pas du glandu de L1. Avec eux, j’aime comment le club a fait grandir Gueye. Quant à Roux, enfin bien utilisé, il va montrer cette saison que c’est l’un des meilleurs attaquants de L1.

A part ça, réflexion du WE :

Montpellier a disparu. En dehors de Giroud, où sont les champions 2012 ?

Et Rennes qui colle une trempe au TFC. Certes, la défense toulousaine a rincé au bar, mais quand va-t-on comprendre ce que vaut l’équipe de Montanier ?

Et la « grève » dite des 75%. Vous le savez, je trouve cette taxe absurde et sur le fond je soutiens les présidents. Mais quand je vois comment ils bossent, comment l’argent est utilisé, je me dis qu’il ne le mérite vraiment pas…

A lire aussi :

>> Le PSG accroche le nul à Saint-Etienne

>> OM : du caractère comme signe d'espoir

>> Classement de La Ligue 1

Daniel Riolo