Le PSG, un produit mondialisé

Avec son recrutement estival, le PSG a atteint une autre dimension, aussi bien sur les terrains que dans les médias. De la Suède au Brésil, en passant par les Etats-Unis et la Chine, Paris s’est fait une place au centre de la planète foot.

En attirant dans ses filets la star milanaise Zlatan Ibrahimovic, le PSG a également mis la Suède à ses pieds. Les Scandinaves connaissaient Marseille au travers de son mythique buteur Roger Magnusson (qui a joué à l’OM entre 1968 et 1974), ils (re)découvrent avec un œil attentif le club de la capitale avec l’ancien Turinois. Comme un symbole, le nombre de Suédois venus se balader sur les Champs-Élysées a explosé cet été. « Dans chaque club où Ibrahimovic est passé (Turin, Barcelone, Milan…), les voyages des Suédois dans ces villes ont augmenté, raconte Pierre Tolcini, cadre de l'office de tourisme de Suède en France. Depuis qu’il a signé à Paris, le nombre de voyages des Suédois vers la capitale française a augmenté de 36%. C’est l’effet Zlatan ! »

Pour la présentation d'Ibra, il y avait 256 journalistes dans l'auditorium du Parc, qui a une capacité de 140 personnes. Mais l’aura du PSG ne s’arrête pas aux frontières scandinaves. Grâce au recrutement cinq étoiles impulsé par QSI depuis l’été dernier, sept nationalités sont représentées dans le vestiaire. Ainsi, depuis le début de saison, les demandes d'interviews envoyées au club ont triplé. Elles se comptent désormais par centaines chaque semaine et viennent de tous les continents. L’Italie et le Brésil, évidemment, se sont particulièrement penchés sur la formation parisienne, avec plus ou moins de bienveillance.

Des demandes d'interviews au Vietnam et en Chine

Du côté de la botte, on a en effet plutôt mal vécu le double recrutement Ibrahimovic-Thiago Silva, comme l’explique Simone Roviera, journaliste à Sky Italia et Tuttosport : « C’est presque comme si Paris avait emporté un morceau d’Italie. Les supporters italiens ne veulent pas que le PSG gagne car ils ont peur qu’il prenne d’autres grands joueurs de Série A ». Au Brésil, en revanche, c’est une histoire d’amour avec les prodiges cariocas qui a été ressuscitée. « Les Brésiliens regardent beaucoup le PSG car il y a toujours eu une tradition de joueurs brésiliens à Paris, explique la correspondante de TV Globo en Espagne, dépêchée en France cette semaine pour suivre le PSG. Cette année, il y a énormément d’espoir avec Thiago Silva et Lucas Moura qui va venir en décembre. Les gens vont beaucoup suivre la Ligue 1. »

Preuve que le PSG s’internationalise, les communiqués de presse sont écrits en français et en anglais depuis le début de saison. Une réponse à la présence quasi-permanente de journalistes étrangers pour suivre l'actualité du club. Depuis cet été, le Paris Saint-Germain a clairement franchi plusieurs paliers en termes d’exposition médiatique et reçoit même – à l’instar de Manchester United ou du Real Madrid – des demandes d'interviews venues d’un peu partout, parfois même de pays inattendus comme le Vietnam et la Chine. Si Carlo Ancelotti, l’entraineur du PSG, n’a toujours pas trouvé l’équilibre sur le terrain, les dirigeants savent eux qu’ils ont déjà remporté une grande victoire sur le plan médiatique.

Anthony Tallieu avec Loïc Briley