Le ramadan en août, ça change quoi ?

Abdoulaye Meïté - -
Un choix cornélien. Chaque année, de nombreux joueurs décident de suivre ou non les règles religieuses du ramadan, qui entrainent des obligations très difficiles pour un athlète de haut niveau. Capitaine du FC Dijon, Abdoulaye Meïté a décidé de ne pas suivre le jeûne cette saison après avoir tenté l’expérience par le passé : « J’en ai discuté avec l’entraîneur et le préparateur physique et, cette année, je ne le fais pas. Cela tombe en pleine période de préparation, où il fait très chaud. Par contre, je l’ai déjà fait ou plutôt j’ai essayé. On peut le faire mais on ressent un contrecoup. » Pour beaucoup, le fait que le ramadan tombe en plein mois d’août rend les choses bien plus difficiles cette année.
Selon Jean-Marcel Ferret, ancien médecin de l’équipe de France et de l’Olympique Lyonnais, le suivi de ces obligations religieuses à cette période de l’année est presque incompatible avec l’exercice du football de haut niveau : « Quelqu’un qui fait le ramadan a un handicap sur le plan physique et physiologique. D’autant plus que cette année, il intervient au mois d’août, où les jours rallongent et la chaleur est très présente. Ce n’est donc vraiment pas la meilleure des préparations. » Rien ne l’interdit pour autant. Mais il faut en connaître les risques.
« Le rendement en pâtit forcément »
Le ramadan interdisant aux pratiquants de boire et de manger à partir du lever jusqu’au coucher du soleil, son suivi entraînerait des conséquences sur les performances. « L’alimentation et la récupération se faisant pendant des nuits raccourcies, surtout en période estivale, le rendement en pâtit forcément, explique Jean-Marcel Ferret. Notamment en fin de ramadan mais aussi après. » Le ramadan est pourtant pratiqué par moult athlètes. Mais ces derniers prennent de nombreuses précautions et ont un suivi rigoureux pour éviter le phénomène de stockage alimentaire, qui entraine un plus grand risque de blessure et de prise de poids.